Reactionism Watch

Le gouvernement Charest procédera sans attendre au dégel des droits de scolarité. Dès septembre, les universités québécoises hausseront les droits de 50 $ pour la session d'automne, comme l'a promis le Parti libéral du Québec durant la campagne électorale. Cette première hausse sera suivie par des augmentations de 50 $ à chacun des semestres pour les cinq prochaines années.

L'alliance PLQ - ADQ portera fruit : le dégel des frais de scolarité s'en vient, et à grand pas ! On parle ici d'une augmentation de 50$ dès la prochaine session (soit, en septembre), puis 50$ de plus pour chaque session sur une durée de cinq années. Cela donne, logiquement parlant, 500$ de plus qu'au début.

Or, c'est à un rattrapage d'environ 5 % par an que procédera le gouvernement Charest, en tout point conforme à son engagement électoral. Ainsi, les droits de scolarité, qui sont fixés à 1668 $ pour une session de 15 crédits dans toutes les universités québécoises, passeront à 2168 $ en 2011-2012, une augmentation de 30 % en cinq ans.

Mais, ce calcul est erroné... c'est ce qu'affirme Presse-toi à gauche dans une chronique expliquant que cette augmentation est en fait une hausse de 57% et non 30% comme on croit l'entendre.

Pendant ces cinq années, les étudiantEs payeront 2750 $ de plus que le montant actuel (50 + 100 + 150 + 200 + 250 + 300 + 350 + 400 + 450 + 500 = 2750 $). Si l’on considère, selon les dernières données disponibles, que l’Effectif étudiant équivalent au temps plein (EEETP) se chiffre à 190 217, c’est-à-dire une sorte de moyenne (établie à 30 crédits par année) qui ramène le nombre total d’étudiantEs à un nombre pondéré d’étudiantEs à temps plein, cela veut dire que le gouvernement ira chercher 2750 $ multiplié par 190 217, donc 523 096 750 $ dans les poches des étudiantEs.

N'oubliez pas que la pensée magique de la droite est ainsi : plus tu paies, mieux la qualité sera. Nulle n'est question de gestion, mais bien d'argent. Lorsque l'argent rentrera dans leurs poches, mais que la qualité de l'éducation, disent-ils avec frénésie, n'augmentera que d'une simple virgule, alors ils diront que nous devrions payer encore plus et rattraper d'avantage les pays dit riches comme les États-Unis.

Augmenter les frais, geler les salaires, augmenter l'inflation, réduire les institutions publiques. Entre vous et nous, aimerez-vous reçevoir une ou deux claques ? Pour notre part, nous ne voulons pas de claque. C'est pareil pour les frais de scolarité. Le gel est une claque, le dégel deux claques et la gratuité scolaire aucune claque.

Bref, cette affaire risque d'être très chaude.

==> Réaction de Presse-toi à gauche (2)