samedi 12 mai 2007

 

Suicide : ce sont les gênes !

... ah bon ?

Nous avons trouvé un article fort intéressant sur le blog d'Un homme en colère qui analyse le sujet en question. Notre opinion est similaire. Le voici :
On apprend aujourd’hui que selon certains chercheurs, il existerait des gènes responsables du suicide et que ces gènes seraient activés selon le moment de la naissance de l’enfant.

Où s’arrêtera cette nouvelle frénésie du tout génétique?

Un jeune se suicide; ce n’est pas parce qu’il n’aimait pas la vie, parce qu’il se sentait exclu, parce qu’il n’arrivait pas à se montrer à la hauteur d’un monde où la compétitivité est le dogme principal. Il ne faut pas non plus blâmer le manque de perspectives, l’impression que l’avenir est bloqué. Non, c’est génétique!

On se questionne sur la légitimité de remettre en société un pédophile ayant purgé sa peine en prison et on se demande d’où vient cette déviance. Ce n’est sûrement pas un retard émotionnel, ni même un blocage à un certain âge mental ayant empêché le développement d’une saine sexualité adulte. Non, non. C’est génétique; même Sarkozy l’affirme.

Vous êtes déprimé? Vous perdez l’appétit? Attention: rien à voir avec une rupture avec une amie de coeur ou au changement de saison: c’est le gène de la dépression qui sommeillait en vous et attendait de prendre posession de votre humeur!

Il y a trop de violence dans les banlieues? Ne blâmez pas la chômage, les problèmes d’intégration des immigrants, la pauvreté. Non, non! Ce sont tous de la racaille; ils sont génétiquement violents et il n’y a rien de mieux à faire que de les emprisonner!

Vous êtes pauvre, vous vivez dans la misère? Rien ne sert de blâmer un système économique favorisant les plus aisés et cherchant à réduire au minimum la mobilité sociale. Ne blâmez pas non plus les frais de scolarité trop élevés, le salaire minimum trop faible. Non, non, vous souffrez du gène de la pauvreté, qui se transmet de père en fils depuis des générations!

Ce type de raisonnement semble tout droit sortir d’un vieux documentaire sur le darwinisme social du dix-neuvième siècle, où on blâmait les voleurs et les pauvres d’être irrémédiablement voleurs ou pauvres. Une époque où on séparait les gens, où on les excluait. L’époque des Misérables, où Jean Valjean se faisait répondre par l’inspecteur Javert qu’il resterait toujours un bagnard et un truand puisqu’il avait volé du pain pour se nourrir.

C’est pratique, les gènes. Ça évite de trop se questionner sur le monde qui nous entoure. Ça permet de renforcer l’idée que celui qui échoue n’échoue pas parce que le système est injuste, mais plutôt parce qu’il avait une défaillance en lui. Ça lance le message suivant: « notre société est parfaite et si vous n’êtes pas d’accord vous avez un problème psychologique, mental ou génétique ».

En définitive, on ne cherche plus les causes sociales à l’origine des ratés de notre société; on préfère jeter le blâme sur les éléments qui en sont la démonstration et faire porter sur eux - sur eux seuls - le poids de notre échec collectif.
==> Lire la suite

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Commentaires:
Très bon texte camarade et ça dit ce que ça dit. Depuis des années, on nous sert les discours génétiques, que ce soit pour les dépressions ou autre. On a lavé le cerveau des gens, tout en s'enrichissant en leur vendant de la drogue, confectionnée à cet effet.

J'étais jeune et j'écoutais déjà mes parents parler d'une telle qui avait pété sa coche, pas question de blâmer le bonhomme qui la battait, ni les enfants qui n'avaient aucun respect et encore moins la situation écoeurante de cette époque face aux femmes dans les milieux de travail, elle avait un problème, solution? Mhhhh, des cachets de toute sorte de couleur! Youpi!
 
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