dimanche 29 juillet 2007

 

Bush veut éliminer Chavez

Selon le ministre des Affaires étrangères vénézuélien, Nicolas Maduro, la vie du président Hugo Chavez serait en danger. M. Maduro a affirmé mercredi que le président étasunien «avait donné des ordres contre» le «comadante» Chavez.

Lors de la cérémonie de célébration du 440e anniversaire de la fondation de Caracas, le ministre a précisé que «chaque jour qui passe, les menaces contre la vie du "comandante" Hugo Chavez se font plus dangereuses [...] Nous savons de bonnes sources, de sources directes que Bush a donné des ordres contre le président Chavez et contre la paix des Vénézuéliens».

Hugo Chavez entretient des liens très serrés avec Fidel Castro, son mentor, et tout comme celui-ci, il confronte verbalement le gouvernement Bush régulièrement. Il soutient d'ailleurs que la CIA oeuvre à son élimination... comme ils l'ont fait déjà à plusieurs reprises.

Le Vénézuela est bien sur une menace pour la paix mondiale puisque selon Bush «Chavez est pire qu'Hitler»... Je crois que ce cher George aurait peut-être besoin d'une leçon d'histoire...

==> Cette nouvelle sur Cyberpresse

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Commentaires:
Ce scénario, oeuvre de personnes qui regardent trop de films d'action américains, ne se produira pas. Ce n'est pas Bush, ou ses agents qui élimineront Chavez, mais bien son propre peuple. Celui-ci est plus éduqué que ne l'étaient les Cubains à l'époque ou Castro a confisqué leur pays et ne se laissera pas berner pas le "Clown en chef de l'Amérique du Sud".

L'opposition est partout au Venezuela, même au sein du parti de Chavez. Ses deux proches conseillers viennent de le désavouer, et Chavez panique. Il ne sait plus quoi faire, il est à court d'appuis. Il ne peut que se réfugier, ce qu'il fait amplement d'ailleurs, chez les états terroristes, comme l'Iran et la Syrie, entre autres.

Le propre des dictateurs mégalomanes est d'imaginer que tout le monde est contre eux. Par contre, dans ce cas précis, à l'exception de groupuscules extrémistes comme le vôtre, il a peut-être raison: tout le monde est contre lui.
 
Mais ou est-ce que vous allez chercher de telles conneries ? Chàvez est plus populaire que jamais dans son pays. Vous êtes fous.
 
Allez donc voir ceci:

www.courrierinternational.com/article.asp?obj_id=76295

Vous verrez, le château de cartes s'écroule...
 
Désolé pour l'anonymité du message précédent, un "enter" intempestif en est la cause...
 
C'est plutôt l'opposition de droite et raciste qui est en perte de vitesse et qui ne réussit pas à rallier grand monde autour d'elle. Il faut dire que ces gens sont sont tellement racistes, fascisants et méprisants envers le peuple.

Garde Rouge
 
En passant les manifs en appui à Chavez pour la fermeture de RCTV ont été bien plus grandes que les manifs de l'opposition de droite.

C'est drôle mais le sieur Saint-Pierre ne trouve rien à redire quand il s'agit de la répression des gouvernements de droite comme à Oaxaca au Mexique l'année dernière lors de la grève des enseignants. La violence de la répression gouvernementale a été inouïe et sans limites.

Garde Rouge
 
Parlons même pas du Pérou camarade...
 
Étant de gauche mais anti-Chavez, sa sortie d'à la tête du Vénézuéla me ferait le plus grand plaisir.

Toutefois, c'est au peuple vénézuélien de choisir sa destinée. Chavez a été élu à deux reprises, il est tout à fait légitime.
 
" Jacques Saint-Pierre a dit...

Ce scénario, oeuvre de personnes qui regardent trop de films d'action américains, ne se produira pas. Ce n'est pas Bush, ou ses agents qui élimineront Chavez, mais bien son propre peuple. Celui-ci est plus éduqué que ne l'étaient les Cubains à l'époque ou Castro a confisqué leur pays et ne se laissera pas berner pas le "Clown en chef de l'Amérique du Sud"."


-Le clown en chef a permis l'instruction gratuite du peuple, la santé universelle comprenant les dentistes, ce que nous n'avons même pas! Le clown en chef a créé des conseils à travers le Vénézuéla permettant ainsi une démocratie participative. Le clown en chef a aussi permis de désanalphabétiser une majeure partie de la population avec ses mesures à cractère "social" en moins de 7 ans. Ce clown en chef a l'appui de la majorité du peuple...s'il se fait assassiner par quelqu'un du peuple, ce sera par un clown de ta trempe, une merde qui soutient la bourgeoisie, mais une merde minoritaire! Ce cloen en chef a gagné plus d'une élection, celles-ci surveillées de deivers organisations à travers le monde, dont l'ancien président Jimmy Carter. Ce clown en chef quand il va pisser, doit se trimballer des milliers de fidèles qui sachant qu'à cause de lui, ils ont désormais fini de se faire exploiter par l'oligarchie soutenue de ta "gang" de clowns en chef, qui n'hésitaient pas à abattre le premier manifestant! Ce clown en chef démontre que par la démocratie et en ne faisant que dénoncer vos saloperies d'actions écoeurantes, on peut gagner des élections tout en offrant mieux, ce qu'il fait. Ce clown en chef a nationalisé une ressource qui antérieurement, enrichissait ta "gang" de clown en chef minoritaires et parasitaires! Ce clown en chef, offre quelques chose de nouveau...la rvolution pacifique et démocratique, tu devrais plutôt le féliciter, mais ta capacité à réfléchir étant si réduite et étroitement liée à la bourgeoisie, je ne t'en demanderai pas tant! J'arrête là, je veux pas te faire saigner du nez!


"L'opposition est partout au Venezuela, même au sein du parti de Chavez. Ses deux proches conseillers viennent de le désavouer, et Chavez panique. Il ne sait plus quoi faire, il est à court d'appuis. Il ne peut que se réfugier, ce qu'il fait amplement d'ailleurs, chez les états terroristes, comme l'Iran et la Syrie, entre autres."

L'opposition est minime et les 5000 manifestants au teint blême contre le non-renouvellement du contrat de RCTV l'a prouvé. Chavez détient les pleins appuis et n'a pas à craindre de sa popularité, sauf parmis les parasites dans ton genre qui préfèrent adorer la bourgeoisie, leurs cousins. tu sais que la bourgeoisie anciennement au pouvoir, tuait les manifestants pour simple raison de manifestation (ils criaient famine!)? C'est comme ça que tu les aimes les manifestants? Morts? C'était une oligarchie qui a tout fait pour mettre en péril la révolution bolivarienne. Les anciens dirigeants aussi semblent te manquer, ils étaient si dociles aux 65467356746????? volontés de Washington...ça s'explique. Et juste comme ça, quand tu es à gauche et que tu dénonces des trous de cul, que tu défends en passant, tu as de quoi te cacher! Kissinger a avoué plus de 66 attentats sur la personne de Fidel Castro par la C.I.A.. *Je tiens tout de même à préciser qu'effectivement, ses alliés laissent à désirer, mais à gauche, on est souvent pas beaucoup!


"Le propre des dictateurs mégalomanes est d'imaginer que tout le monde est contre eux. Par contre, dans ce cas précis, à l'exception de groupuscules extrémistes comme le vôtre, il a peut-être raison: tout le monde est contre lui."

-Totalement déconnecté tu es! tu regardes vraiment trop de nouvelles israéliennes et américaines, prends un "break"! Il a une majorité derrière lui, c'est inconstestable sauf pour les négationistes dans ton genre. Il ne serait pas au pouvoir sinon, toton! Nous ne sommes pa extrémistes, nous voulons du changement... Des totons comme toi, on en voit souvent... Tony Snow, porte-parole de la maison blanche, avait qualifié de triste journée pour les vénézuéliens la nationalisation du pétrole au Vénézuéla...je vois où tu puises ton information! L'industrie pétrolière américaine était première perdante dans cette nationalisation...hasard? Pffff!

C'est avec ça que le gouvernement paie la santé, l'éducation et les dentistes que j'aimerais crorie reliés à la santé au Québec!

Et je dois te reprendre sur Castro, il n'a rien confisqué, le peuple l'a acclâmé...menteur! Un peuple plus éduqué? Sous la gouverne de l'ancien gouvernement, l'oligarchie, l'étude pour les pauvres, on oublit ça, encore là, tu ments! Au-delà de ton écriture soignée, tu fais pitié et ton égoïsme capitaliste transparraît...


Tiens, vas t'amuser à lire tous les sales coups que ta "gang" de menteurs et crosseurs sont prêts à faire contre la volonté d'un peuple pourant évidente!





--- Adresse à la Fête de l’Humanité
Au Venezuela l’extraordinaire est devenu quotidien.
par Roberto Hernández Montoya*

C’est un bien grand honneur pour moi d’avoir l’opportunité exceptionnelle de m’adresser aux héritiers historiques des révolutions de la France, et cela à l’occasion de la célébration du premier siècle de l’Huma.

J’ai bien des difficultés à expliquer ce qui arrive au Venezuela en espagnol. Vous pouvez donc imaginer les obstacles que je dois surmonter pour exprimer cela en français. J’ai un ami hispanophone qui déteste parler en anglais parce qu’il dit que son quotient intellectuel descend d’au moins 40%. J’espère bien que le mien ne descendra pas autant parce que cela pourrait dangereusement s’approcher de zéro. J’aspire, donc, que mes fautes de français ne détourneront pas votre attention sur ce que je vais tenter de démêler.

Comme dit mon ami Luis Britto García, ici présent, le Venezuela a bien conjuré en 1989 la catastrophe néolibérale subie plus tard par l’Argentine. Le 27 février 1989 il y a eu une révolte généralisée au Venezuela. Toute la nation, ou presque, a eu une réaction instinctive contre les mesures économiques du gouvernement de Carlos Andrés Pérez, qui n’avait même pas un mois au pouvoir. La violence du gouvernement contre cette rébellion populaire a été extrême. Mais la même armée qui a été chargée de cette action a subi un bouleversement interne qui a déclenché sa propre rébellion en 1992, avec Hugo Chávez comme commandant. Cela a été, pense Luis, le commencement de la Quatrième Guerre Mondiale.

L’autre événement historique a été le retour au pouvoir du Président Chávez quelques heures après qu’il ait été renversé en avril 2002. Cela a été l’effet d’une révolte pacifique populaire et civile et militaire. La seule arme que le peuple a brandi pendant ces heures d’angoisse devant les casernes et devant le palais présidentiel a été la nouvelle Constitution. Cette multitude était prête à subir un massacre, puisque personne dehors ne savait exactement bien ce qui se passait à l’intérieur. Et même dans les casernes la situation n’était pas encore définie. Mais le peuple n’a été convoqué par aucun dirigeant. C’est le peuple qui a convoqué le peuple. On a improvisé des assemblées dans les rues et dans les quartiers populaires pour délibérer qu’il fallait faire, comme Lénine en 1917, mais seulement pendant quelques minutes. Le peuple a eu la sagesse de décider d’aller aux centres du pouvoir : on a encerclé les casernes dans toutes les villes du Venezuela ainsi que le palais présidentiel de Miraflores. Il y avait au palais un rassemblement de l’extrême droite qui s’est immédiatement enfuie au moment qu’elle s’est aperçue assiégée par le peuple, dans le spectacle le plus ridicule que l’on puisse imaginer.

Le troisième événement a été un fait qui me paraît stratégique et peut-être unique au monde. Après la révolte militaire conduite par Hugo Chávez le 4 février 1992, les média du Venezuela ont mis en scène la campagne la plus grotesque et tapageuse contre un homme : Hugo Chávez. Son image publique a sans cesse été calomniée des façons les plus saugrenues.

Cela fait déjà 12 années de campagne sans interruption. Et pourtant les média ont bien perdu huit élections d’affilée. Dans toutes ces élections les médias ont tenté de battre l’option révolutionnaire et dans toutes ils ont perdu des millions parce que le peuple n’a pas cru à leurs campagnes.

Les médias vénézuéliens ont trois caractéristiques : le mensonge maniaque, la vulgarité et l’insolence. Je pense que le principal pouvoir qu’a l’opposition au Venezuela ce n’est pas l’argent, les médias ou le soutien de l’impérialisme, mais l’impudence. Ils n’ont pas la moindre crainte d’être dénoncés pour avoir menti d’une façon évidente.

Une journaliste dénonce que le fils du Président de Petróleos de Venezuela (l’entreprise de pétrole de l’État) vendait de l’essence d’une façon frauduleuse. Et bien, le coupable présumé de corruption était mort depuis 15 années quand il avait 11 ans. À la douleur de la mort d’un fils pendant son enfance s’ajoute l’affront publique. La journaliste se refuse de publier une rétractation. C’est un tribunal qui l’en a obligée. Elle l’a finalement fait et le Président de Petróleos de Venezuela a laissé tomber le reste de la plainte. A-t-elle corrigé son comportement ? Pas du tout. Avec une effronterie incalculable elle continue de mentir, encore mentir et toujours mentir.

C’est plutôt la classe moyenne et la bourgeoisie qui sont atteintes par les médias. Les pauvres en général ne se laissent pas faire par les médias. Les classes favorisées ont été entraînées à croire à tout ce que disent les médias : qu’il y a des armes de destruction massive en Iraq, que la main invisible du marché va tout régler, qu’il y a un conflit de civilisations, que Chávez est un dictateur. Le degré de conditionnement pavlovien de ces couches sociales est prodigieux. Ils croient tout ce que dit la télévision. Et pourtant... Monsieur l’Ambassadeur du Venezuela en France, Roy Chaderton, dit qu’il suffit d’exposer un visiteur quelconque aux médias vénézuéliens pendant, disons, 15 heures d’affilée pour qu’il comprenne pourquoi la nation est engloutie dans une crise politique si violente. Mais c’est peut-être la première fois dans le monde que les médias ont été battus, et cela d’une façon si grave et si ininterrompue. Les médias persistent à s’acharner dans l’erreur. Plus ils sont battus plus ils redoublent leur obstination. Plus ils sont ridiculisés sur la scène internationale plus ils deviennent déréglés dans leur comportement.

Je confesse que j’ai contrevenu une promesse que je m’étais faite au moment de partir du Venezuela : soutenir l’opposition vénézuélienne. Plus ils étaient caricaturaux, plus voulais-je les excuser. J’avais peur qu’on puisse croire que tous les vénézuéliens sont aussi idiots que cela. Mais il y a même des fois que je me demande si ce n’est pas moi qui suis idiot. Peut-être. Leurs bêtises sont si colossales qu’elles nous mènent à cette conjecture : ils ne peuvent pas être si sots que cela. C’est la classe dominante peut-être la plus abrutie de l’histoire humaine. Voilà pourquoi voulais-je cacher ce fait. Pas par générosité, mais pour me protéger du jugement d’autrui sur le Venezuela. Mais j’en passe.

Il y a un autre aspect que je voudrais considérer ici. C’est le fait que Chávez est un militaire. Cela provoque dans quelques secteurs de la gauche et encore d’autres toutes les méfiances imaginables. Et je le comprends. Tout au début j’ai eu cette méfiance. Parce que les militaires latino-américaines en général ne sont pas trop présentables.

Mais au Venezuela on a une situation assez particulière qui nous distingue de la plupart de l’Amérique Latine : c’est la composition sociale de l’armée. Ce n’est pas une armée aristocratique comme il arrive dans d’autres pays. Notre oligarchie est si lâche qu’elle ne s’occupe pas de l’armée. Les casernes c’est pour les pauvres, pour les métis. Cela a créé une situation dans laquelle l’armée est un peu, comme disait Mao, au sein du peuple. Cela n’a pas été le cas tout le temps, bien sûr, et ils ont bien joué le rôle qu’on attend de cette armée, auxiliaire de la colonisation. Mais ce n’est pas la première fois qu’on a un militaire révolutionnaire au Venezuela contemporain.

Pendant les années 60 il y a eu au moins deux révoltes militaires révolutionnaires qui ont été écrasées d’une manière assez cruelle. On a bien cru que Chávez était une sorte de Pinochet, et il y a encore des gens qui regardent trop de télévision qui le croient. Mais il est exactement tout le contraire de Pinochet. Il incarne l’âme du peuple comme personne ne l’a fait depuis Simón Bolívar. Et c’est pour cela que j’ai tant de coïncidences avec lui. Mais comme ce n’est pas une révolution stalinienne on a droit à la dissidence : Chávez est catholique ; je ne le suis pas, par exemple.

Le Venezuela est actuellement un laboratoire international où l’on est en train d’essayer des processus qui peuvent être mis en scène en d’autres pays. On a utilisé le Venezuela, par exemple, pour essayer la disparition forcée de personnes. On a même y inventé cette monstruosité qui a été perfectionnée au Chili, en Argentine et à l’Uruguay, etc. C’est au Venezuela qu’on a inventé le largage des gens vivants depuis des hélicoptères, une procédure qu’on a par la suite pratiqué beaucoup au Vietnam.

Évidemment, ces types de procédés n’ont pas tous eu leur origine au Venezuela. On y assiste actuellement, par exemple, à la mise en œuvre du même genre d’entreprise criminelle qu’on a vu au Chili il y a 31 ans ce jour, contre un président démocratiquement élu : Salvador Allende. On est aussi en train d’essayer de mener au Venezuela la même expérience sanglante qu’on a bien inauguré au Nicaragua : l’extorsion de l’électorat, c’est-à-dire, si vous votez contre le candidat des États Unis la violence va continuer. Ce genre d’extorsion a fonctionné ailleurs et même tout récemment et tout près du Venezuela. Mais pas au Venezuela, où l’on a tout essayé, ou presque :

- un coup d’état ;
- un lock-out de deux mois ;
- du sabotage contre la principale industrie du pays, ce qui a provoqué la perte de 10 milliards des dollars ;
- des sicaires qui ont tué un centaine de dirigeants paysans ;
- la suspension de la distribution d’aliments ;
- la prise violente par des officiers insurgés des espaces publiques pendant des mois, déclarés des « territoires libérés » ;
- la violence symbolique permanente des médias ;
- la menace d’invasion pas trop discrète par les États Unis et demandée bruyamment par plusieurs dirigeants de l’opposition ;
- la fraude électorale ;
- le terrorisme pur et dur (des bombes dans des ambassades, le harcèlement des révolutionnaires dans leurs maisons même, y compris leurs enfants et des femmes enceintes) ;
- la menace permanente ou l’exécution de violences de tout genre dans les rues contre des personnes et des biens publiques et privés ;
- la terreur patronale contre des employés, qui ne peuvent pas exprimer leur sympathie pour le gouvernement dans leurs lieux de travail.

On constate au Venezuela deux processus bien connus : l’un a été annoncé par George Orwell, quand dans son roman 1984 on disait : « La liberté c’est l’oppression » ou « la vérité c’est le mensonge ». Il suffit d’inverser les mots des dirigeants de l’opposition afin d’y comprendre quelque chose : quand ils parlent de démocratie c’est qu’ils parlent de dictature. On l’a bien vérifié pendant le coup d’État d’avril 2002, quand un monarque absolu s’est couronné lui-même, pendant qu’on massacrait le peuple dans les rues. La liberté est bien donc l’oppression.

On voit aussi Goebbels dans les médias : ils répètent ad nauseam des mensonges de tout genre, même contradictoires, tout le temps, sans cesse. Cette alchimie finit par faire croire que ce qui est évidemment faux est vraie. On a dit que la caméra de télévision ne clignote jamais. Au Venezuela la caméra ne cesse de mentir même pas une minute. Ou encore plus pervers : des fois on dit la vérité mêlée délibérément avec le mensonge pour mieux intoxiquer leur public. Cela a été scientifiquement planifié dans des laboratoires d’ingénierie des consciences de masse. Le projet nazi n’a pas dit son dernier mot en technologie de manipulation des cœurs.

Quand on m’a dit que je devais parler de l’actuelle situation du Venezuela je me suis immédiatement demandé : combien d’heures ai-je pour cela. J’ai donc essayé d’ébaucher les éléments les plus saillants du processus vénézuélien. Il faudrait donc faire tout un cours ou un séminaire pour pouvoir comprendre cela. Ou encore mieux, si possible, se promener dans les rues du Venezuela et parler avec les gens, spécialement les pauvres. Et ne jamais regarder CNN et encore moins croire à ce qu’on y dit sur quoi que ce soit.

Il faut donc observer de près ce qui se passe au Venezuela pour éviter d’être piégé ailleurs. Ce qui arrive au Venezuela, comme tant d’évènements historiques, est à la fois classique et original. Pour finir mon intervention, je paraphrase un mot sage et célèbre : au Venezuela l’extraordinaire est devenu quotidien.
Roberto Hernández Montoya
Escritor, Presidente de la Fundación Centro de Estudios Latinoamericanos Rómulo Gallegos



---Entretien avec Philip Agee, ancien agent de la CIA
La nature de l’intervention de la CIA au Venezuela
par Philip Agee*

Ancien agent de la CIA devenu éditeur de Covert Action Quaterly, Philip Agee analyse pour l’agence Alia2 les méthodes mises aujourd’hui en œuvre par les services états-uniens pour déstabiliser le Venezuela. Elles sont identiques à celles utilisées durant la Guerre froide en Amérique latine, mais utilisent de nouveaux canaux d’intervention adaptés à la situation actuelle. La connaissance de l’Histoire peut-elle empêcher sa répétition ?

Philip Agee est un ancien agent de la CIA [Central Intelligence Agency] qui a quitté l’agence en 1967 après avoir perdu ses illusions en constatant que l’agence œuvrait pour un statu quo dans la région.

« J’ai commencé à réaliser que ce que nous faisions, mes collègues et moi, au sein de la CIA en Amérique latine n’était rien de plus que la continuation de pratiquement 500 ans d’exploitation et de génocide et ainsi de suite. J’ai commencé alors à envisager d’écrire un livre - chose impensable auparavant - pour expliquer les rouages ».

Le livre, Inside the Company : CIA Diary devint immédiatement un best-seller et fut publié dans plus de 30 langues. En 1978, trois ans après sa publication, Agee et un groupe de journalistes ont commencé à publier un bulletin Covert Operations Information Bulletin (Bulletin des opérations clandestines), appelé désormais Covert Action Quarterly, dans le cadre d’une guérilla journalistique visant à déstabiliser la CIA et à révéler ses activités.

Sans surprise, les réactions du gouvernement des États-Unis et de l’agence en particulier devant le travail d’Agee ont été quelque peu agressives, et celui-ci a été contraint depuis les années 70 à partager son temps entre l’Allemagne et Cuba. Actuellement, il est représentant d’une société pétrolière canadienne en Amérique latine.

Malgré la récente vague d’articles anti-Chavez dans les médias états-uniens, et les déclarations menaçantes de tout un ensemble de hauts représentants du Département d’État et de la Défense, Agee perçoit une stratégie plus cynique au Venezuela. S’appuyant sur les travaux de William I. Robinson sur l’intervention états-unienne au Nicaragua dans les années 80 et sur des documents récemment publiés qui détaillent les activités de la CIA et du gouvernement des États-Unis au Venezuela, Agee suggère que la stratégie de la CIA de « promotion de la démocratie » est pleinement mise en œuvre au Venezuela.

Comme pour le Nicaragua dans les années 80, un certain nombre de fondations distribuent des millions de dollars à l’opposition vénézuélienne, sous la supervision d’une société privée de conseil contractée par l’USAID (United States Agency for International Development). Le secrétaire d’État adjoint aux affaires du continent américain, Roger Noriega, a récemment réaffirmé la détermination du Département d’État dans sa stratégie, en déclarant devant la commission des Affaires étrangères du Sénat le 2 mars 2005, que « nous soutiendrons les éléments démocratiques au Venezuela afin qu’ils puissent continuer à occuper l’espace politique auquel ils ont droit ».

Le financement de ces « élements démocratiques » a pour objectif la réunification de l’opposition vénézuélienne ( jusque-là regroupée dans une organisation informelle appelée la Coordination démocratique) pour l’élection présidentielle de 2006.

En cas d’échec aux élections de 2006, prévient Agee, la CIA et consorts se concentreront sur les élections suivantes de 2012, puis de 2018, et ainsi de suite, « parce que ce qui est en jeu est la stabilité du système politique aux États-Unis, et la sécurité de la classe politique aux États-Unis ».

« Comment analysez-vous les événements récents au Venezuela ? »

Lorsque Chavez fut élu la première fois et que j’ai commencé à suivre les événements ici, la suite s’annonçait clairement, comme pour le Chili en 1970 et le Nicaragua en 1979-80. Il ne faisait aucun doute pour moi que les États-Unis tenteraient de modifier le cours des événements au Venezuela - comme ils l’avaient fait au Chili et au Nicaragua, et avant dans différents autres pays.

Malheureusement, je n’avais pas le temps de suivre les événements au jour le jour, mais j’ai essayé de les suivre à distance, et lorsqu’Eva Golinger a lancé son site Internet (http://www.venezuelafoia.info) j’ai commencé à lire certains documents et j’y voyais la mise en œuvre des mêmes mécanismes qu’au Nicaragua dans les années 80, par l’infiltration de la société civile et les efforts pour influer le processus politique et électoral au Venezuela. Au sujet du Nicaragua, j’ai écrit, en 1979, je crois, juste après la prise de pouvoir par les Sandinistes, une analyse sur le programme que les États-Unis allaient appliquer là-bas.

Pratiquement tout ce que j’avais écrit s’est réalisé parce que ces techniques, de la CIA, de l’USAID et du Département d’État, et depuis 1984 de la National Endowment for Democracy suivent toutes le même schéma.

Au Nicaragua, le programme pour influer sur le résultat des élections de 1990 avait commencé un an et demi avant, par l’unification de l’opposition, par la création d’un mouvement civique, et tout ceci est en train de se répéter au Venezuela. C’est là que réside mon intérêt politique pour le Venezuela, l’analyse des événements et écrire quelques articles.

« À l’époque où vous étiez à la CIA, quelle était la stratégie la plus fréquente, pour les services de renseignement états-uniens, pour protéger les « intérêts stratégiques » en Amérique latine ? »

Lorsque je travaillais pour l’agence à la fin des années 50 et jusqu’à la fin des années 60, elle menait des opérations à l’échelle internationale, régionale et nationale pour infiltrer et manipuler les organes de pouvoir dans des pays à travers le monde, et ça faisait partie de mon travail à la CIA - l’infiltration et la manipulation des partis politiques, des syndicats, des mouvements de jeunes et d’étudiants, des milieux intellectuels, professionnels et culturels, des groupes religieux et des groupes féministes et surtout des médias. Par exemple, nous rémunérions des journalistes pour publier nos informations comme s’il s’agissait de leurs propres informations. Les opérations de propagande n’arrêtaient jamais. Nous dépensions aussi de grosses sommes d’argent pour nos candidats lors des élections.

La CIA avait une vision manichéenne du monde, à savoir qu’il y avait ceux qui étaient avec nous, et ceux qui étaient contre nous. Le travail de l’agence était d’infiltrer, d’affaiblir, de diviser et de détruire ces forces politiques qui étaient perçues comme des ennemis, qui se situent normalement à gauche de la social-démocratie, et soutenir et renforcer les forces politiques, dans toutes ces institutions que je viens de mentionner, qui étaient favorables aux intérêts des États-Unis.

Un des problèmes récurrents pour la CIA dans ce genre d’opérations, qui ont commencé en 1947, était de pouvoir couvrir toutes ces grosses transactions d’argent qui étaient difficiles à cacher. Alors, très tôt, l’agence a créé une série de fondations, ou a trouvé des arrangements avec certaines fondations existantes.

Parfois, les fondations de l’agence n’existaient que sur papier, dirigées par un avocat à Washington sous contrat avec la CIA. Au début des années 50, le programme international de l’Association nationale des étudiants des États-Unis (National Students Association of the United States) - une assocation présente sur pratiquement tous les campus - était dirigé en fait par la CIA, toute l’opération internationale de l’association était une opération de la CIA.

Et chaque nouveau directeur de l’association des étudiants était mis au courant sur le fonctionnement de ce programme sous la direction de la CIA. Mais celui qui a été nommé à la tête de l’association en 1966 - c’était l’époque de la Guerre du Vietnam et des mouvements de protestations - a refusé de suivre et a raconté toute l’histoire à Ramparts Magazine, une magazine lié à l’Église catholique. Ramparts publia l’histoire et un énorme scandale éclata. Mais l’histoire ne s’arrêta pas là parce que tous les médias la reprirent. En février 1967, le Washington Post publia un long exposé du réseau de financement international de la CIA.

En d’autres termes, ils désignèrent nommément les fondations, et un certain nombre d’organisations bénéficiaires à l’étranger de cet argent de la CIA dans les différentes institutions que j’ai mentionnées - partis politiques, syndicats, mouvements d’étudiants et ainsi de suite - et ce fût un désastre pour l’agence. Je me trouvais au siège de l’agence, entre deux missions entre l’Équateur et l’Uruguay, lorsque tout ceci eut lieu. Ce fut un désastre pour la CIA.

Les 4 instituts de la NED:

American Center for International Labor Solidarity (Syndicat-AFL-CIO)

Center for International Private Enterprise (Patronat-chambre de commerce)

National Democratic Institute for International Affairs (Parti démocrate)

International Rupublican Institute (Parti républicain)

En moins de deux mois, après la chute de l’appareil de financement international, Dante Fascell - un membre de la Chambre des Représentants de Miami, étroitement lié à la CIA et aux Cubano-américains d’extrême droite de Miami - proposa au Congrès de créer des fondations non-gouvernementales qui recevraient de l’argent du Congrès et qui en retour le distribueraient ouvertement à différentes organisations qui en temps normal auraient été financées clandestinement par la CIA.

Mais c’était en 1967 et le consensus entre Démocrates et Républicains sur la politique étrangère était, dans une certaine mesure, brisé et la proposition de Fascell n’a pas abouti.

Pour ces raisons, la CIA a continué, même après l’effondrement de son réseau de financement international, à être l’agence du gouvernement des États-Unis pour toutes ces activités appelées « opérations clandestines ». Par exemple, la CIA était responsable de la déstabilisation du gouvernement d’Allende à partir de 1970. Il se trouve qu’Allende a failli être élu en 1958. Les élections se déroulaient tous les six ans au Chili et en 1964, à l’échéance suivante, la CIA a commencé tôt, plus d’un an à l’avance, à travailler pour empêcher son élection. L’argent a été consacré en partie à discréditer Allende et le Parti socialiste et sa coalition appelée Unité Populaire et à financer la campagne d’Eduardo Frei - le chrétien-démocrate. Frei remporta les élections, mais à l’échéance suivante de 1970, Allende fût finalement élu.

Il est prouvé que la CIA a tenté d’empêcher la ratification de sa victoire par le Congrès après l’élection par un coup d’État militaire qui a échoué. Allende prit le pouvoir et la CIA était à l’époque l’agence chargée de fomenter le mécontentement populaire, de diffuser une propagande discontinue contre Allende et son gouvernement, de fomenter des grèves très dures ; la plus importante a été celle des camionneurs, qui interrompit pendant plusieurs mois la distribution des biens et services pour finalement aboutir au coup d’État de Pinochet en septembre 1973.

« Y’a-t-il eu des changements significatifs de stratégie dans la CIA depuis votre départ en 1968 ? »

Oui, tout à fait. Dans les années 70, il y avait des dictatures militaires brutales dans tout le Cône Sud (Uruguay, Argentine, Paraguay, Brésil, et bien sûr, le Chili avec Pinochet). Toutes étaient soutenues par la CIA, soit dit en passant. C’est à cette époque qu’une nouvelle pensée a commencé à germer dans les esprits des hauts responsables de la politique étrangère des États-Unis.

Cette nouvelle pensée était que toutes ces dictatures militaires, avec leur répression, les disparitions, les escadrons de la mort, etc, n’étaient peut-être pas la meilleure solution pour préserver les intérêts des États-Unis en Amérique latine, ni même ailleurs. Selon cette nouvelle pensée, les intérêts des États-Unis seraient mieux préservés par des gouvernements démocratiquement élus formés par une élite politique qui s’identifierait à la classe politique états-unienne.

Je ne parle pas de forces populaires, mais les classes politiques traditionnelles en Amérique latine, comme les « oligarchies », pour ne mentionner que celles-ci. C’est ainsi que fut adopté un nouveau programme états-unien, connu sous le nom de « Projet Démocratie », qui chercherait à promouvoir des élections démocratiques libres et transparentes, mais d’une manière qui garantirait le pouvoir aux élites et non au peuple.

Une fondation fut créée en 1979, l’American Political Foundation, à laquelle participait largement la principale organisation syndicale des États-Unis, l’AFL-CIO [1], avec la Chambre de commerce des États-Unis et les partis démocrate et républicain. Quatre organisations majeures. Cette fondation était financée à la fois par le gouvernement et le secteur privé. Son travail était d’étudier comment les États-Unis pouvaient mettre en œuvre cette nouvelle pensée pour promouvoir la démocratie.

La solution fût la National Endowment for Democracy (NED) [2] et ses quatre fondations associées : l’International Republican Institute (IRI) du Parti républicain, le National Democratic Institute (NDI) du Parti démocrate, l’American Center of International Labor Solidarity (ACILS) de l’AFL-CIO, et le Center for International Private Enterprise (CIPE) de la Chambre de commerce des États-Unis. En ce qui concerne la fondation de l’AFL-CIO, ils ont repris une organisation existante qui avait travaillé main dans la main avec la CIA pendant de nombreuses années qui s’appellait l’American Institute for Free Labor Development (AIFLD), et ils ont simplement changé le nom.

« Comment travaille exactement la National Endowment for Democracy avec la CIA ? »

Le mécanisme est le suivant. Le Congrès donne des millions de dollars à la NED qui passe ensuite l’argent à ce qu’ils nomment les « fondations noyaux », les quatre fondations associées, qui, à leur tour, distribuent l’argent à des bénéficiares étrangers. Tout ceci a commencé en 1984, et un des premiers bénéficiares fut la Cuban American National Foundation (CANF), qui était le lieu de rassemblement des éléments et organisations anticastristes les plus extrémistes des États-Unis. Mais le véritable test pour le nouveau système fut le Nicaragua. Depuis 1979-1980, la CIA avait le programme d’y organiser des forces militaires ou para-militaires contre-révolutionnaires qui sont connues comme les Contras.

Toute leur logistique et le soutien provenait du Honduras. Ils ont infiltré [sur le territoire nicaraguayen] environ 15 000 hommes qui ont été défaits par l’armée sandiniste. En 1987, ils avaient semé la terreur dans les campagnes du Nicaragua, causant la mort d’environ 3 000 personnes, et de nombreux handicapés à vie. Il s’agissait d’une opération strictement terroriste. Ils ont été incapables, dans toute cette période, de s’emparer du moindre hameau et de le tenir. Militairement, ils ont été battus.

En 1987, l’Amérique centrale était fatiguée des guerres. Le Salvador, le Guatemala, le Nicaragua. Il y eut une réunion des présidents de ces pays dans une ville au Guatemala appellée Esquipulas et ils sont arrivés à une série d’accords par eux-mêmes - les États-Unis n’étaient pas impliqués dans cette affaire - qui comprenaient le désarmement des Contras et des cessez-le-feu dans différents pays.

Il y eut ainsi un cessez-le-feu au Nicaragua, mais la CIA n’a pas désarmé les Contras parce qu’ils savaient qu’il y aurait des élections en 1990 et ils voulaient garder les Contras comme une menace. Bien que les Contras aient été battus militairement en 1987, ils avaient provoqué d’énormes problèmes économiques et les Nicaraguayens souffraient terriblement de toute cette destruction.

Après les accords d’Esquipulas, la politique des États-Unis changea. Elle se focalisa plus sur l’infiltration de la société civile et le renforcement de l’opposition au Front sandiniste de libération nationale (FSLN). Un des mécanismes était le renforcement de la Coordination démocratique nicaragueyenne, composée de représentants locaux du patronat, de certains syndicats, partis politiques et associations anti-sandinistes.

Une société privée de conseil appelée Delphi International Group fut chargée de diriger les opérations destinées à influer sur les élections de 1990. Cette société encaissa la majeure partie des fonds et joua un rôle clé dans le résultat des élections de 1990. La NED fut aussi active au Nicaragua à partir de 1984 et, avec ses fondations associées, toutes les quatre, dans l’infiltration du et l’ingérence dans le processus électoral au Nicaragua, qui avait commencé en 1988 mais qui a pris toute son ampleur à partir de 1989.

Afin de mobiliser au maximum les votes anti-sandinistes et de contrôler les élections en créant un front politique anti-sandiniste, la CIA et la NED ont mis en place un front civique appelé Via Civica, et leur tâche était ostensiblement la formation politique et le militantisme, l’action civique, une action civique non-partisane. En fait, toutes leurs activités étaient orientées à renforcer le camp anti-sandiniste. Donc, il y eut d’abord la Coodinadora, puis la Via Civica, et finalement l’unification de l’opposition, qui n’eut pas lieu avant le mois d’août 1989 environ, soit six mois avant les élections, assez tard donc.

Mais ça faisait déjà longtemps qu’ils travaillaient sur la question et sur les vingt partis politiques d’opposition, ils en ont unifié quatorze - souvent par de simples pots-de-vin - sous le nom d’Union nicaraguayenne d’opposition (UNO). L’UNO présenta des candidats uniques à tous les postes. Les États-Unis choisirent Violetta Chamoro pour la présidence.

Au mois de septembre 1989, il y eut un très étrange accord entre le gouvernement des États-Unis et les Sandinistes, selon lequel les Sandinistes laisseraient les États-Unis donner 9 millions de dollars à l’opposition en échange de la promesse que la CIA ne fournirait pas d’autres fonds contre eux. Etrangement, les Sandinistes donnèrent leur accord. Bien sûr, la première chose qui s’est passée, c’est que la CIA a versé des millions de dollars supplémentaires.

Celui qui rédigea le livre sur le Nicaragua dans les années 80 et sur les élections de 1990 s’appelle Bill Robinson, un universitaire, qui a vécu un certain temps au Nicaragua dans les années 80. Son livre s’appelle A Faustian Bargain. C’est un excellent livre, très bien documenté, très bien écrit. Il a estimé que les États-Unis ont dépensé plus de 20 millions de dollars dans les élections de 1990.

Et, comme chacun le sait, les Sandinistes ont perdu. L’UNO a remporté environ 56 % des voix et les Sandinistes 40 %, ou quelque chose comme ça. Toutes les opérations qui avaient été lancées pour garantir la défaite des Sandinistes en 1990 continuèrent pour garantir que les Sandinistes ne reviennent pas au pouvoir aux élections suivantes, ce qui a été le cas.

« Comment ce modèle s’applique-t-il au Venezuela ? »

Au Venezuela, il y a quelque chose de similaire avec la Coordinadora Democratica, composée des mêmes secteurs et des mêmes organisations qu’au Nicaragua, bien que selon ce que j’ai pu lire, elle s’est plus ou moins effondrée à ce jour. Mais il vont la réactiver, j’en suis certain. Il y a une organisation ici qui est supposée être neutre et qui se consacre à combattre l’abstention et surveiller le déroulement des élections, qui s’appelle Sumate.

Vous avez le groupe de consultation privé états-unien qui s’appelle Development Alternatives Incorporated qui remplit le même rôle que Delphi International Group au Nicaragua. Vous avez à la fois l’International Republican Institute et le National Democratic Institute qui ont des bureaux à Caracas. Il y a donc trois bureaux qui sont en train de distribuer des dizaines de millions de dollars, des bureaux privés qui sont en réalité sous le contrôle de l’ambassade des États-Unis et de l’USAID se poursuivent à la hauteur d’environ 1 million de dollars par an.

Au lendemain du coup d’État raté d’avril 2002 [3], la décision fût prise à Washington de faire la même chose qu’au Nicaragua, à savoir d’engager une société de consultance qui servirait de façade pour l’argent de l’USAID et qui serait beaucoup plus conséquent que celui de la NED. Le premier contrat fût signé le 30 août 2002, d’un montant légèrement supérieur à 10 millions de dollars sur les deux prochaines années pour des activités politiques au Venezuela. Ils ont ouvert leurs bureaux en août 2002, avec cinq personnes qui sont descendues de Washington, cinq personnes nommées par l’USAID. Notez bien : ils contractent une société privée, mais ils nomment les personnes. Et pour tout embauche d’un Vénézuelien par le Development Alternatives Institute, le contrat stipule qu’elle doit être approuvée par l’USAID à Washington. Il n’y a donc vraiment aucun doute sur la nature de ces trois bureaux ici. Ce sont des instruments de l’ambassade des États-Unis et derrière ces trois organisations, il y a la CIA.

L’utilité de ces fondations et de la société de consultance est que la CIA peut distribuer beaucoup plus de fonds, d’une manière plus ouverte, à des organisations qui par ailleurs recoivent déjà de l’argent, ce qui rend la couverture de ces sommes plus aisée. Ainsi, si l’USAID donne environ 5 millions de dollars à Development Alternatives dont 3,5 millions sont destinés à des prêts pour des organisations vénézuéliennes, avec un million de dollars ou plus de la NED, vous avez là 6 à 7 millions de dollars ouvertement distribués. Tout ceci est connu grâce au travail d’Eva Golinger. Elle a fait un travail magnifique.

Dans tous les cas, la CIA peut ajouter pas mal d’argent au 6 ou 7 millions de dollars. Les documents prouvent le soutien à la grève dans l’industrie pétrolière, de décembre 2002 à février 2003, et l’appui à la campagne en faveur d’un référendum révocatoire. Ils ont échoué dans les deux cas, alors, à présent, ils vont se concentrer sur les élections [présidentielles] de 2006.

Le Venezuela n’est certainement pas le seul pays où de telles opérations sont mises en œuvre pour renforcer la société civile, promouvoir la démocratie, former les gens aux processus électoraux, mais tout ceci n’est qu’une couverture des véritables objectifs qui sont la promotion de certaines forces politiques contre d’autres. Et en aucun cas ceci n’est limité au Venezuela. Il y a un véritable besoin de faire des recherches sur cette question parce que le Development Alternatives Institute - si vous consultez leur site www.dai.com/ - est présent partout dans le monde.

Tous leurs programmes ne sont pas financés par le gouvernement des États-Unis - ils sont financés par la Banque mondiale et je ne me souviens pas par combien d’autres. On peut y regarder de plus près et trouver quels sont leurs autres programmes qui ressembleraient à ceux du Venezuela, même chose avec le National Democratic Institute et les trois autres fondations associées à la NED.

On pourrait voir où ils sont en train de concentrer les opérations d’infiltration politique, en tandem avec la CIA bien-sûr. Je crois qu’il y a vraiment une urgence à exposer ces faits et les dénoncer pour ce qu’ils sont, à savoir et avant tout un mensonge, qui prétend promouvoir la démocratie mais qui est en fait destiné à renverser des gouvernements, changer des régimes, ou renforcer des régimes amis déjà au pouvoir.

« Un ancien membre de la CIA, Felix Rodríguez, a récemment déclaré à la télévision de Miami que les États-Unis cherchaient à provoquer un changement au Venezuela, peut-être par la violence. Il a donné comme exemple la tentative d’assassinat par l’administration Reagan du dirigeant lybien Kadhafi. Est-ce un scénario envisageable au Venezuela ? »

Et bien, il faut se souvenir qu’en ce qui concerne Kadhafi, les États-Unis croyaient qu’il avait organisé l’attentat contre une discothèque à Berlin, et un raid aérien sur Tripoli fut déclenché en représailles. Chavez n’a commis aucune provocation de la sorte, il n’y a donc aucune justification pour une frappe militaire et je ne crois pas que les États-Unis soient arrivés au point de chercher aussi ouvertement à assassiner le président d’un pays tiers. Je veux dire que la situation est déjà assez mauvaise aux États-Unis - pire qu’elle ne l’a jamais été - mais je ne crois pas qu’ils en sont déjà arrivés là. Une chose qui est très importante pour Chavez, pour le mouvement bolivarien ici, c’est de toujours garder à l’esprit que les États-Unis n’arrêteront jamais de tenter de faire faire une marche arrière à l’Histoire. Les intérêts des États-Unis sont définis comme l’accès sans entraves aux ressources naturelles, à la main-d’œuvre, et aux marchés des pays tiers.

Ce sont des pays comme ceux d’Amérique latine qui assurent la prospérité des États-Unis. Plus il y a de gouvernements indépendants au pouvoir, avec une certaine dose de nationalisme et qui s’opposent à la politique des États-Unis et au néolibéralisme, plus ces mouvements sont considérés comme une menace à Washington, parce que ce qui est en jeu est la stabilité même du système politique et la sécurité de la classe politique des États-Unis.

Les Vénézuéliens devront se battre pour leur survie tout comme les Cubains ont dû se battre depuis 45 ans. Dans 45 ans, les États-Unis seront toujours en train de tenter de détruire le processus en cours au Venezuela, s’il suit le même chemin qu’aujourd’hui, tout comme ils essayent toujours de détruire la Révolution cubaine.

Un président sera remplacé par un autre, Fidel a survécu à neuf présidents. Je pense donc qu’il est très important pour les Vénézuéliens de comprendre que cela va continuer et que la vigilance, l’organisation et l’unité seront indispensables pour échapper aux programmes des États-unis, pour ne pas jouer leur jeu qui est essentiellement celui de diviser pour régner.
Philip Agee
Ancien agent de la CIA, auteur de nombreux ouvrages
dont Dirty Work, The CIA in Western Europe,
cofondateur de Covert Action Quaterly.



---Le rôle des médias dominants dans la stratégie militaire
Général Raúl Baduel : les États-Unis livrent une guerre de quatrième génération contre le Venezuela
par Rosée Miriam Elizalde et Luis Báez

Le général de division Raúl Isaias Baduel, commandant en chef de l’armée vénézuélienne, analyse le plan de subversion du Venezuela par les États-Unis. Après avoir tenté de renverser le président Chavez en organisant un coup d’État et avoir vainement fomenté son assassinat, ils livrent une guerre de quatrième génération dans laquelle les médias sont devenus des armes à part entière. En manipulant l’information, ils tentent de diaboliser le gouvernement aux yeux de la communauté internationale et de le délégitimer face à son propre peuple.

L’École des Amériques

À quel moment de votre carrière dans l’armée vénézuélienne avez-vous commencé à prendre vos distances avec la doctrine militaire états-unienne ?

Général Raúl Baduel : Depuis l’académie militaire le sujet des échanges militaires entre les deux armées faisait débat. Cette relation, de manière évidente, visait à recueillir, coopter et subordonner nos officiers conformément aux intérêts des États-Unis, ceux de notre pays passant au second plan. C’était très visible, particulièrement, dans le haut commandement. Et les années nous ont donné raison. Au fur et à mesure, les liens des officiers vénézuéliens sont devenus plus étroits avec l’armée US et ses agences de sécurité.

Nous l’avons vu très clairement pendant le coup d’État d’avril 2002. J’appartiens, en outre, à une génération qui a vu avec sympathie la Révolution cubaine et ses figures emblématiques - Fidel, le Che. Indépendamment du fait que nous ne partagions pas leurs positions idéologiques, il y avait en effet une communion autour des idéaux de dignité. La dignité est un concept qui n’est parfois pas bien compris dans d’autres parties du monde, mais qui occupe une place prépondérante chez nous et je ne te parle pas seulement des Vénézuéliens, mais de ce peuple cosmique de latino-américains et de Caribéens que nous sommes. Celui qui ne comprend pas cela, ne peut pas non plus évaluer dans toute leur dimension les menaces qui planent sur nos pays avec les prétentions hégémoniques des États-Unis

Quelle influence a eu dans votre formation, les cours auxquels vous avez assisté à l’École des Amériques ?

J’ai suivi en 1993, pendant un an, un cours de commando et d’état-major à l’École des Amériques, à Fort Benning, en Géorgie. L’école a son histoire ténébreuse mais, pour être sincère, je n’ai pas remarqué dans ce cours cette atmosphère d’instruction « brutale » qu’on lui attribuait, probablement avec raison. Sa période la plus sinistre a été quand elle était située à Panama, ce fut alors la porte d’entrée de cette énorme pénétration états-unienne dans nos armées. Je me rappelle très bien de mon séjour là-bas, des manifestations permanentes devant l’école. Ils ont même maculé d’encre rouge la façade.

Il est vrai que c’est cette année-là que le rapport de la Commission Vérité de l’ONU a été divulgué. Les noms de dizaines de fonctionnaires d’Amérique centrale impliqués dans les crimes terribles de la guerre au Salvador y sont apparus. Plus de deux tiers des militaires mentionnés ont séjourné à l’École des Amériques. Il y avait alors beaucoup de polémiques et nous étions au fait de celles-ci. Mais pour être juste, je n’ai pas perçu durant cette année où je suis resté la-bas un quelconque indice que les officiers étaient formés à la torture ou même à d’autres actes criminels. En effet je peux dire que quelques compagnons états-uniens, avec lesquels j’ai cultivé une bonne amitié, m’ont alerté, presque à la fin de mon séjour, que j’avais été soumis à une surveillance permanente pendant tout mon séjour dans ce pays, pour mes antécédents d’officier rebelle, lié au Mouvement bolivarien.
Bloc régional de pouvoir

Il y a une proposition dans les cercles alternatifs sur la possibilité d’une intégration militaire dans un « Bloc régional de pouvoir ». Cela est-il viable ?

C’est le projet de Heinz Dieterich, un ami qui m’a invité à diverses rencontres internationales sur ce sujet, et auxquelles je n’ai pu assister. Il a travaillé avec le général équatorien René Vargas Pazos. Il m’écrit régulièrement. Je lui ai dit que, pour moi, ce type d’intégration était nécessaire, mais en prenant garde de laisser de côté toute conception militariste qui remettrait en cause la dignité d’autres peuples. Nous devons favoriser l’intégration dans les domaines que notre Constitution nous impose, parmi lesquels la sécurité nationale, qui ont une importance au-delà des affaires strictement militaires et qui ont à voir avec l’existence même de l’État-nation.

Il semblerait que parmi les 100 plus grandes économies du monde, 51 ne sont pas des États, mais des entreprises multinationales. C’est pourquoi on parle de crimes corporatifs et des prédateurs corporatifs, qui ont une propension à ne pas reconnaître la souveraineté des nations et à délégitimer les sentiments nationalistes. Face à cela, il est indispensable d’avancer dans l’intégration sur le front économique, politique, social, culturel, scientifique, environnemental, géographique et militaire.

Ne serait il pas plus prudent de concentrer les efforts sur l’intégration économique de nos peuples, en soutenant l’ALBA, un projet très prometteur et permettant d’améliorer les conditions sociales dans nos pays ?

C’est clair. Je crois que nous devons engager un débat pour définir nos priorités. À mon avis la lutte pour notre indépendance économique, en relation avec le politique et le social, doit être notre objectif principal. L’être humain est le capital le plus important que nous ayons et c’est là notre priorité. Nombre des problèmes graves de nos pays proviennent de l’absence ou de la détérioration de l’éducation, mais les solutions pour nos peuples résident dans la possibilité offerte à tous d’y d’accéder. C’est fondamental, et je le dis sans esprit de polémique vis-à-vis de mon ami Heinz .

L’assassinat du président, une éventualité ?

La possibilité de l’assassinat du président du Venezuela est évoquée.

Nous avons passé en revue la situation dans laquelle se déroule notre processus et nous sommes sûrs que c’est une option à laquelle les États-Unis pourraient parfaitement recourir. C’est, peut-être, la seule option qui leur reste dans un contexte où ils ont déjà épuisé toutes les ressources pour nuire à la sécurité et à la défense du pays.

Quelles sont les autres options déjà appliquées ou en voie d’application ?

D’abord, la « guerre de quatrième génération ». Quand nous aurons l’occasion de mettre en perspective et d’analyser ce qui s’est passé dans notre pays depuis 1999 et jusqu’à ce jour, nous verrons alors avec une plus grande clarté que nous avons énormément souffert de ce type de guerre encouragée et financée par les États-Unis...

... une guerre où on applique toutes les méthodes déjà appliquées en Amérique latine avec la « guerre sale »...

Effectivement. Une guerre où il n’est pas nécessaire que deux camps, avec des armes conventionnelles, s’affrontent sur un théâtre d’opérations. L’histoire du Venezuela durant les six dernières années est en ce sens révélatrice de ce qu’il convient aussi d’appeler le « conflit asymétrique », qui n’est pas un concept nouveau, mais que nous avons pu observer ici très clairement : non seulement les journaux télévisés peuvent devenir une arme opérationnelle plus puissante que les divisions armées, mais en plus, la distinction entre guerre et paix, et les fronts ou les champs de bataille deviennent indéfinissables. Ce n’est pas un hasard si, dans notre Constitution, a été insérée une notion de coresponsabilité entre l’État et la société pour tout ce qui est relatif à la défense de la nation.

Une autre situation que nous avons analysée est celle du coup d’État. J’ironise parfois un peu, quand j’aborde le sujet, et que je dis que les jugements de la Cour de justice relatifs aux faits d’avril 2002 nous ont placé dans une situation sui generis : nous devrons inventer une nouvelle théorie du droit pour qualifier des actions de cette nature, avec un glossaire de termes mis à jour, le coup d’État n’en étant plus un, si on s’en remet à leur décision.

Par ailleurs, les preuves de l’ingérence des États-unis dans les événements inqualifiables du 11 avril sont écrasantes. Nous, à la 42e Brigade d’infanterie de parachutistes, à Maracay, nous avons réuni un grand nombre de preuves de cette participation, pendant les faits d’avril et après, parce que beaucoup de gens ont pensé que nous étions un canal approprié pour faire des compromis avec les putschistes et nous ont fourni des informations. De ce fait, nous avons des preuves de la participation états-unienne aux événements. Ici, à fort Tiuna, il y a des preuves plus que suffisantes de la présence d’officiers de la Mission militaire terrestre des États-Unis à Caracas...

Les noms de certains d’entre eux ont été publiés : le lieutenant-colonel James Rodgers, assistant de l’attaché militaire, et le colonel Ronald McCammon, officier des services de renseignement, ont fêté la « victoire » avec les militaires putschistes, au quartier général de l’armée, ce même 11 avril. Toutefois, les États-Unis l’ont nié catégoriquement...

Oui, mais il y a les registres des entrées et les sorties de fort Tiuna. Cela ils ne peuvent l’effacer, outre le témoignage de personnes qui les ont vus. Il y a des preuves, aussi, de la présence de navires et aéronefs états-uniens en territoire vénézuélien. Pour qui connaît un minimum les radars, il est évident que ce qu’ils enregistrent ne peut être inventé, ce à quoi il convient d’ajouter que nos radars ont été installés par les États-Unis. Ils savent parfaitement de quoi nous parlons et que nous ne mentons pas. Voyez-vous, il circule même une blague autour de tout cela : « Pourquoi il n’y a pas eu de coup d’État aux États-Unis ? Parce que dans ce pays ils n’ont pas d’ambassade américaine. »

Si on regarde avec attention ce qui s’est produit en avril 2002 au Venezuela, on peut affirmer que l’assassinat a déjà été tenté.

Évidemment. Le premier objectif de tout coup d’État est de déposer le Président par la voie violente. Si on repasse en revue l’histoire de l’Amérique latine, on trouvera bien des faits de cette nature auxquels les États-Unis ont pris part, avec succès. Parfois ils sont parvenus à tuer les présidents, mais il est des circonstances où il n’est pas nécessaire de faire disparaître physiquement le chef d’État pour l’assassiner politiquement.
Tuer un président n’est pas un crime

Le décret du Président Bush, signé après le 11 septembre, donne aux agents de la CIA l’autorisation, par ordre de l’exécutif et donc légalement, de tuer les chefs « terroristes » en vertu « de la sécurité de la Patrie » des États-unis. Je me souviens des déclarations à l’agence AP, en octobre 2003, de l’ambassadeur états-unien à Caracas d’alors, Charles Shapiro : « Ce n’est pas nécessairement un crime de tuer un président... »

Il s’agit là de pratiques et d’une morale très particulière de la classe dirigeante états-unienne. Pour notre part, nous faisons la différence entre le gouvernement de ce pays et le noble peuple états-unien. Je peux en parler, car j’ai le souvenir de l’affection de nombre d’amis états-uniens, particulièrement de quelques parachutistes. Ces pratiques me rappellent les paroles d’Ortega y Gasset : « Les États-Unis d’Amérique prêchent une morale qu’ils ne pratiquent pas ».

Tout cela a beaucoup à voir également avec une troisième hypothèse que nous avons envisagée concernant les États-Unis : la possibilité qu’ils provoquent une guerre régionale comme une extension des conflits internes des pays voisins, en particulier de la Colombie. Nous avions et avons avec raison le droit de faire part aux instances internationales du fait que le Venezuela se montre préoccupé de l’appui écrasant des États-Unis et du déséquilibre énorme des capacités de combat qu’ils ont créé et qu’ils accentuent encore, particulièrement en Colombie depuis l’entrée en vigueur de la Loi Patriotique.

L’achat d’armes par le Venezuela a provoqué une campagne de satanisation contre le gouvernement bolivarien aux Etats-Unis. Quelques analystes jugent que ce n’est pas par hasard qu’a été présenté au Sénat un projet de loi autorisant le département d’État à accélérer les efforts globaux pour éliminer et contrôler les armes conventionnelles.

Fort heureusement quelques voix raisonnables se sont élevées en Colombie pour déclarer qu’ils comprennent que le Venezuela investisse dans la protection de ses frontières. Tout le discours états-unien est très cynique autour de la militarisation du Venezuela, ce n’est pas nouveau. Pendant les cours que j’ai suivi à l’École des Amériques, je me souviens qu’une femme afro-américaine, un général trois étoiles et un conseiller du président Clinton pour les Affaires de sécurité, nous ont donné une conférence au cours de laquelle elle a parlé de la région en termes inacceptables. Durant l’année 93, cette dame disait les mêmes choses qui se répètent aujourd’hui. Je me suis vu contraint de lui répondre.

Qu’avez vous répondu ?

Sa conclusion était plus ou moins la suivante : « Pauvre Colombie, qui vit à côté du Venezuela et ne peut déménager ». Elle a par exemple dit, que les tensions à la frontière entre le Venezuela et la Colombie étaient fondamentalement dues, au fait que notre pays était le pourvoyeur d’armes des secteurs générateurs de la violence en Colombie, en particulier de la guérilla, pour qui nous étions un refuge et un sanctuaire. Quand elle a parlé du trafic de drogues, elle a également accusé le Venezuela d’être un important fournisseur de précurseurs chimiques, d’être un paradis pour le blanchiment d’argent, et d’être une voie privilégiée pour le transit vers d’autres pays, en particulier vers les États-Unis. Et d’ajouter que le Venezuela ne définissait pas clairement sa position vis-à-vis de la guérilla. J’étais interloqué, et évidemment je suis intervenu pour réfuter cela, en clarifiant que je ne m’exprimais pas au nom du gouvernement de mon pays. J’ai dit que nous regrettions beaucoup le problème interne colombien, que nous souhaitons, par les liens historiques de nos deux peuples, que ce conflit trouve une solution, mais qu’une telle décision est de la seule compétence des Colombiens.

Le Venezuela en revanche peut revendiquer de ne pas être la cible et la victime des actions de ces groupes violents. À une occasion, j’ai écouté le président Uribe reconnaître que la Colombie a le devoir - et cela me semble juste - de protéger ses corridors par où déborde la violence vers le Venezuela. Notre pays doit aussi être protégé et c’est ce que nous faisons. Il est frappant de constater cette propension à remettre en question notre droit à protéger notre souveraineté, et la raison est bien connue : on veut profiter de ce conflit comme casus belli pour intervenir dans notre pays.

C’est très dangereux. Je vous le dis : j’entends ce discours dans la bouche des officiels états-uniens depuis plus de dix ans, et aussi ces appels incessants à nous engager dans ce conflit. Ce qui serait une erreur grave. Je le répète : nous défendons le principe d’autodétermination et de souveraineté des peuples. La Colombie est un peuple frère et nous nous regrettons sa situation, mais ils sont les seuls à pouvoir la résoudre.

Le Cas Granda est une preuve de la manière dont les États-Unis peuvent générer un conflit, n’est ce pas ?

Oui, absolument. Que Dieu nous garde de tomber dans ce jeu pervers !
« Ennemi fictif »

À la suite de la dénonciation par le président Chavez d’une complot aux États-Unis pour l’assassiner, des secteurs de la droite à l’intérieur et hors du Venezuela ont réagi en disant que le gouvernement s’est créé un ennemi fictif pour en tirer des bénéfices politiques et que la discussion sur une possible intervention relève de la pure paranoïa. Qu’en pensez vous ?

Dans ce panorama hostile, nous avons aussi évalué l’éventualité de l’intervention militaire. Ce n’est pas de la paranoïa de nôtre part. Les exemples d’interventions militaires dirigées par les États-Unis et leur coalition sont en cours au Proche-Orient, et les instances internationales ne sont pas un facteur de retenue. Ils n’ont pas besoin d’un mandat du Conseil de la sécurité de l’ONU pour intervenir n’importe où dans le monde.

Quand j’entends parler ces marionnettes de ventriloque qui répètent ce que d’autres disent - par exemple que nous nous militarisons -, je les invite à consulter les œuvres de professeurs experts en la matière, comme Samuel Huntington, Noam Chomsky, John Berger et beaucoup d’autres théoriciens qui ont approfondis les concepts du militarisme et le prétorianisme. Lisez ce qu’ont écrit ces professeurs prestigieux - presque tous états-uniens - et comparez avec la situation vénézuélienne. Vous verrez alors clairement qui est militariste et prétorien, si c’est nous qui accomplissons notre devoir, ou ceux qui un jour ont envahi l’espace public pour exiger, au nom de la liberté et de la démocratie, la conciliation avec les positions états-uniennes. C’est cela la guerre de quatrième génération : neutraliser la population par le biais des médias que l’on contrôle, en convainquant notre peuple et le monde que le Venezuela de Hugo Chavez s’est transformé un État voyou.

Je ne sais pas si je vous l’ai déjà dit, mais pendant les événements d’avril 2002, un journaliste français était allé m’interviewer à Maracay. Il travaillait pour une chaîne de télévision, c’était un correspondant de guerre qui a travaillé sur beaucoup de théâtres d’opérations. Il m’a dit qu’en quittant la France il était convaincu de trouver un pays en guerre civile et m’a montré les bureaux de presse, où on disait que moi, le général Baduel, je massacrais le peuple. On parlait aussi de parachutistes attaquant des unités militaires et la population civile. Et il m’a commenté avec véhémence : « Ce que j’ai vu ici c’est tout le contraire : un peuple qui exige le retour du président de la République, qui fait irruption dans une caserne et il n’est absolument pas réprimé ». Malheureusement, tout le monde ne peut pas venir au Venezuela pour voir de ses yeux propres ce qui se passe.

Aujourd’hui la situation interne s’est stabilisée sur le plan politique, la Révolution s’est renforcée. Les adversaires eux-mêmes ont reconnu leur défaite. Toutefois, les autorités états-uniennes ont commencé l’année 2005 en désignant le Venezuela comme étant une « menace régionale, un gouvernement instable, et fournisseur peu sûr de pétrole ».

De par ma condition de soldat en activité, je dois prendre garde à ne pas faire de déclarations qui pourraient avoir une certaine connotation de partialité politique. Mais comme soldat qui a l’honneur d’être à la tête de l’armée vénézuélienne, je ne peux cesser d’évaluer les menaces qui planent sur les objectifs suprêmes et les intérêts de l’État vénézuélien. Nous sommes en accord avec Monsieur le président Hugo Chavez, en tant que chef d’État et commandant des forces armées nationales, une charge que le peuple lui a conférée légitimement. À la fin de l’année dernière, le président a énoncé la nouvelle donne stratégique pour la conduite de l’État vénézuélien. Il a fixé un objectif qui nous touche de manière directe. Il nous a chargé d’approfondir et d’accélérer la mise en place de la nouvelle stratégie militaire vénézuélienne, d’où se détachent trois lignes principales : le renforcement de la composante armée - cela ne signifie pas pour autant de tomber dans une course aux armements - l’union civique/militaire et la réserve.

C’est un mandat que nous a donné le peuple et que résume l’article 328 de notre Constitution. Là les Vénézuéliens nous ont donné une mission, qui se traduit en ces termes : garantir la souveraineté et l’indépendance de la nation, et assurer l’intégrité de l’espace géographique

Ils nous ont aussi dit comment la mener à bien : la défense militaire, la coopération pour le maintien de l’ordre intérieur et la participation active au développement national. Ces trois missions doivent être dans un équilibre dynamique et je peux vous assurer que le sentiment le plus profond des soldats de ce pays est que, nous sommes plus que des administrateurs de la violence légale et légitime de l’État vénézuélien, nous sommes des instigateurs de la paix, générateurs de paix sociale.

L’armée vénézuélienne et les autres forces amies ne sont pas une menace pour la région. Le gouvernement des États-unis le sait parfaitement. Elle seraient plutôt un mur de contention pour qui essaierait de contrecarrer les objectifs sacrés que notre peuple nous a confiés.

Rosée Miriam Elizalde et Luis Báez




---Interview avec Philip Agee, acien agent de la CIA
La nature de l’intervention de la CIA au Venezuela
par Jonah Gindin*

ssa la majeure partie des fonds et joua un rôle clé dans le résultat des élections de 1990. La NED fut aussi active au Nicaragua à partir de 1984 et, avec ses fondations associées, toutes les quatre, dans l’infiltration du et l’ingérence dans le processus électoral au Nicaragua, qui avait commencé en 1988 mais qui a pris toute son ampleur à partir en 1989.

Afin de mobiliser au maximum les votes anti-sandinistes et contrôler les élections en créant un front politique anti-sandiniste, la CIA et la NED ont mis en place un front civique appelé Via Civica, et leur tâche était ostensiblement la formation politique et le militantisme, l’action civique, une action civique non-partisane. En fait, toutes leurs activités étaient orientées à renforcer le camp anti-sandiniste. Donc, il y eut d’abord la Coodinadora, puis la Via Civica, et finalement l’unification de l’opposition, qui n’eut pas lieu avant le mois d’aout 1989 environ, soit six mois avant les élections, assez tard donc.

Mais ça faisait déjà longtemps qu’ils travaillaient sur la question et sur les vingt partis politiques d’opposition, ils en ont unifié quatorze - souvent par de simples pots-de-vin - sous le nom d’Union nicaraguayenne d’opposition (UNO). L’UNO présenta des candidats uniques à tous les postes. Les Etats-Unis choisirent Violetta Chamoro pour la présidence.

Au mois de septembre 1989, il y eut un très étrange accord entre le gouvernement des Etats-Unis et les Sandinistes, selon lequel les Sandinistes laisseraient les Etats-Unis donner 9 millions de dollars à l’opposition en échange de la promesse que la CIA ne fournirait pas d’autres fonds contre les Sandinistes. Etrangement, les Sandinistes donnèrent leur accord. Bien sûr, la première chose qui s’est passée, c’est que la CIA a versé des millions de dollars supplémentaires.

Celui qui rédigea le livre sur le Nicaragua dans les années 80 et sur les élections de 1990 s’appelle Bill Robinson, un universitaire, qui a vécu un certain temps au Nicaragua dans les années 80. Son livre s’appelle "A Faustian Bargain". C’est un excellent livre, très bien documenté, très bien écrit. Il a estimé que les Etats-Unis ont dépensé plus de 20 millions de dollars dans les élections de 1990.

Et, comme chacun le sait, les Sandinistes ont perdu. L’UNO a remporté environ 56 % des voix et les Sandinistes 40 %, ou quelque chose comme ça. Toutes les opérations qui avaient été lancées pour garantir la défaite des Sandinistes en 1990 continuèrent pour garantir que les Sandinistes ne reviennent pas au pouvoir aux élections suivantes, ce qui a été le cas.

- Comment ce modèle s’applique-t-il au Venezuela ?

Au Venezuela, il y a quelque chose de similaire avec la Coordinadora Democratica, composée des mêmes secteurs et des mêmes organisations qu’au Nicaragua, bien que selon ce que j’ai pu lire, elle s’est plus ou moins effondrée à ce jour. Mais il vont la réactiver, j’en suis certain. Il y a une organisation ici qui est supposée être neutre et qui se consacre à combattre l’abstention et surveiller le déroulement des élections, qui s’appelle Sumate.

Vous avez le groupe de consultation privé états-unien qui s’appelle Development Alternatives Incorporated [3] qui remplit le même rôle que Delphi International Group au Nicaragua. Vous avez à la fois l’International Republican Institute [4] et le National Democratic Institute [5] qui ont des bureaux à Caracas. Il y a donc trois bureaux qui sont en train de distribuer des dizaines de millions de dollars, des bureaux privés qui sont en réalité sous le contrôle de l’ambassade des Etats-Unis et de l’USAID [6] se poursuivent à la hauteur d’environ 1 million de dollars par an. [7]

Au lendemain du coup d’état raté d’avril 2002 [8], la décision fût prise à Washington de faire la même chose qu’au Nicaragua, à savoir d’engager une société de consultance qui servirait de façade pour l’argent de l’USAID et qui serait beaucoup plus conséquent que celui de la NED. Le premier contrat fût signé le 30 août 2002, d’un montant légèrement supérieur à 10 millions de dollars sur les deux prochaines années pour des activités politiques au Venezuela. Ils ont ouvert leurs bureaux en août 2002, avec cinq personnes qui sont descendues de Washington, cinq personnes nommées par l’USAID. Notez bien : ils contractent une société privée, mais ils nomment les personnes. Et pour tout embauche d’un Vénézuelien par le Development Alternatives Institute, le contrat stipule qu’elle doit être approuvée par l’USAID à Washington. Il n’y a donc vraiment aucun doute sur la nature de ces trois bureaux ici. Ce sont des instruments de l’ambassade des Etats-Unis et derrière ces trois organisations, il y a la CIA.

L’utilité de ces fondations et de la société de consultance est que la CIA peut distribuer beaucoup plus de fonds, d’une manière plus ouverte, à des organisations qui par ailleurs recoivent déjà de l’argent, ce qui rend la couverture de ces sommes plus aisée. Ainsi, si l’USAID donne environ 5 millions de dollars à Development Alternatives dont 3,5 millions sont destinés à des prêts pour des orgnisations vénézuéliennes, avec un million de dollars ou plus de la NED, vous avez là 6 à 7 millions de dollars ouvertement distribués. Tout ceci est connu grâce au travail d’Eva Golinger [9] Elle a fait un travail magnifique.

Dans tous les cas, la CIA peut ajouter pas mal d’argent au 6 ou 7 millions de dollars. Les documents prouvent le soutien à la grève dans l’industrie pétrolière, de décembre 2002 à février 2003 [10], et l’appui à la campagne en faveur d’un référendum révocatoire. Ils ont échoué dans les deux cas, alors, à présent, ils vont se concentrer sur les élections [présidentielles] de 2006.

Le Venezuela n’est certainement pas le seul pays où de telles opérations sont mises en oeuvre pour renforcer la société civile, promouvoir la démocratie, former les gens aux processus électoraux, mais tout ceci n’est qu’une couverture des véritables objectifs qui sont la promotion de certaines forces politiques contre d’autres. Et en aucun cas ceci n’est limité au Venezuela. Il y a un véritable besoin de faire des recherches sur cette question parce que le Development Alternatives Institute - si vous consultez leur site www.dai.com/ - est présent partout dans le monde.

Tous leurs programmes ne sont pas financés par le gouvernement des Etats-Unis - ils sont financés par la Banque mondiale et je ne me souviens pas par combien d’autres. On peut y regarder de plus près et trouver quels sont leurs autres programmes qui ressembleraient à ceux du Venezuela, même chose avec le National Democratic Institute et les trois autres fondations associées à la NED.

On pourrait voir où ils sont en train de concentrer les opérations d’infiltration politique, en tandem avec la CIA bien-sûr. Je crois qu’il y a vraiment une urgence à exposer ces faits et les dénoncer pour ce qu’ils sont, à savoir et avant tout un mensonge, qui prétend promouvoir la démocratie mais qui est en fait destiné à renverser des gouvernements, changer des régimes, ou renforcer des régimes amis déjà au pouvoir.

- Un ancien membre de la CIA, Felix Rodríguez, a récemment déclaré à la télévision de Miami que les Etats-Unis cherchaient à provoquer un changement au Venezuela, peut-être par la violence. Il a donné comme exemple la tentative d’assassinat par l’administration Reagan du dirigeant lybien Kadhafi. Est-ce un scénario envisageable au Venezuela ?

- Et bien, il faut se souvenir qu’en ce qui concerne Kadhafi, les Etats-Unis croyaient qu’il avait organisé l’attentat contre une discothèque à Berlin, et un raid aérien sur Tripoli fut déclenché en représailles. Chavez n’a commis aucune provocation de la sorte, il n’y a donc aucune justification pour une frappe militaire et je ne crois pas que les Etats-Unis soient arrivés au point de chercher aussi ouvertement à assassiner le président d’un pays tiers. Je veux dire que la situation est déjà assez mauvaise aux Etats-Unis - pire qu’elle ne l’a jamais été - mais je ne crois pas qu’ils en sont déjà arrivés là. Mais une chose qui est très importante pour Chavez, pour le mouvement bolivarien ici, c’est de toujours garder à l’esprit que les Etats-Unis n’arrêteront jamais de tenter de faire faire une marche arrière à l’Histoire. Les intérêts des Etats-Unis sont définis comme l’accès sans entraves aux ressources naturelles, à la main-d’oeuvre, et aux marchés des pays tiers.

Ce sont des pays comme ceux d’Amérique latine qui assurent la prospérité des Etats-Unis. Plus il y a de gouvernements indépendants au pouvoir, avec une certaine dose de nationalisme et qui s’opposent à la politique des Etats-Unis et au néolibéralisme, plus ces mouvements sont considérés comme une menace à Washington, parce que ce qui est en jeu est la stabilité même du système politique et la sécurité de la classe politique des Etats-Unis.

Les Vénézuéliens devront se battre pour leur survie tout comme les Cubains ont dû se battre depuis 45 ans. Dans 45 ans, les Etats-Unis seront toujours en train de tenter de détruire le processus en cours au Venezuela, s’il suit le même chemin qu’aujourd’hui, tout comme ils essayent toujours de détruire la Révolution cubaine.

Un président sera remplacé par un autre, Fidel a survécu à neuf présidents. Je pense donc qu’il est très important pour les Vénézuéliens de comprendre que cela va continuer et que la vigilance, l’organisation et l’unité seront indispensables pour échapper aux programmes des Etats-unis, pour ne pas jouer leur jeu qui est essentiellement celui de diviser pour régner.

Traduction : Cuba Solidarity Project.
Jonah Gindin
Canadian journalist.




---Venezuela :
Le syndrome du bipartisme
par Miguel Angel Pérez Pirela*

Il est possible de trouver dans la situation politique du Venezuela, si l’on dépasse le manichéisme avec lequel elle est habituellement interprétée, des aspects révélateurs d’une véritable démocratie éveillée et participative. Une telle démocratie peut se percevoir en premier lieu dans l’existence d’une hétérogénéité politique, symbolisée par deux groupes différents l’un de l’autre [1] échappant ainsi à l’usuel bipartisme. Le 15 août 2004, ces groupes s’affrontèrent dans le champ démocratique d’un référendum unique en son genre (Pour la première fois dans l’histoire de la démocratie il est permis aux électeurs de révoquer le mandat des représentants élus une fois la moitié du mandat écoulée. Selon l’article 72 de la constitution de la République Bolivarienne du Venezuela de 1999, [2] , afin de décider si, une fois parvenu à la moitié de son mandat, le président vénézuélien Hugo Chávez Frías resterait ou non à son poste.

Les conditions et les résultats de ce référendum semblaient constituer à première vue un réel stimulant électoral, permettant de consolider les bases démocratiques, en prévision du rendez-vous électoral suivant. Deux événements importants pour la démocratie vénézuélienne étaient réunis pour servir de révélateur empirique des véritables tendances politiques du pays : le référendum du 15 août et les élections régionales du 31 octobre 2004.

Au-delà des résultats de ces deux batailles électorales, ce qui nous intéresse ici est de montrer la manière dont les deux partis politiques, antithétiques l’un vis-à-vis de l’autre, se préparèrent pour le dernier rendez-vous. Savoir ce que « l’opposition » et le « chavisme » ont fait ou n’ont pas fait de manière à perdre ou gagner les élections régionales, peut être plus intéressant pour nous que de continuer à penser de manière manichéiste, que l’un a perdu et l’autre gagné grâce à une vulgaire fraude électorale, ou que les uns sont des fascistes et les autres des communistes.

Car, bien que cela n’en ait pas l’air, certaines démocraties du sud de l’Amérique, comme c’est le cas au Venezuela (grâce à la ferveur participative et la pluralité des tendances politiques), se présentent de nos jours comme de nouveaux paradigmes démocratiques. Or, tel n’est pas le cas d’une poignée de pays du « premier monde » voulant pourtant prodiguer au monde entier des leçons de démocratie, pays où il n’existe pas vraiment de droite et de gauche (Etas-Unis), pays où l’autorité maximale détient entre ses mains toutes les chaînes de télévision du pays (Italie), ou encore, pays où la démocratie - bien réelle à l’intérieur des frontières - est fondée sur le maintien et l’exploitation de dictatures dans d’autres pays, à travers la vente d’armes, le contrôle militaire et le néo-colonialisme (Etats-Unis, Angleterre et France).

Que s’est-il alors passé entre le mois d’août et le mois d’octobre 2004, dans ce qui a constitué le laboratoire de ces nouveaux paradigmes démocratiques ? En répondant à cette question, nous tenterons de montrer que le défi démocratique, que représente le succès même de ce phénomène politique et social qu’est aujourd’hui le Venezuela, se trouve dans la gestion de cette (réelle) pluralité de tendances politiques.
***

Suite à une collecte de signatures problématique dont la finalité fut de mettre en place un référendum contre le président élu, l’opposition vénézuélienne, parvenant à ses fins, appela, le 15 août 2004, le peuple vénézuélien à révoquer le président Hugo Chávez . Le premier point à souligner est que si Hugo Chávez était révoqué, il pourrait tout de même se présenter aux élections qui auraient lieu peu après. Et dans ce cas de figure, celui-ci perdrait difficilement, vu que l’opposition vénézuélienne, est composée de partis hétérogènes qui vont de l’extrême gauche jusqu’à la droite conservatrice. Dans un tel contexte, il est alors difficile de penser que tous ceux qui s’accorderaient pour révoquer Chávez, parviendraient par la suite à s’accorder sur un candidat unique à présenter contre lui.

L’opposition alla donc finalement au révocatoire puisqu’elle réussit à obtenir 20 % des signatures du corps électoral, ce qui lui procura un vif sentiment de sécurité quant à ses possibilités, sentiment que tous les vénézuéliens purent clairement percevoir. Ainsi, lors de plusieurs conférences de presse, l’opposition affirma clairement qu’elle n’accepterait comme résultat que celui qui n’irait pas à l’encontre du peuple vénézuélien, résultat qui selon elle se résumait à la révocation du président [3]. Le président des Etats-Unis, en plusieurs occasions, fit quant à lui comprendre qu’il ne serait pas un « spectateur désintéressé » des élections vénézuéliennes [4].

Le référendum s’effectua donc et le Venezuela démontra que, du point de vue des électeurs, la situation n’était pas aussi critique, violente et désespérée que les médias nationaux et internationaux voulaient le faire croire. D’un côté comme de l’autre, les citoyens, appelés par leurs organisations et partis politiques, se réveillèrent à quatre, à trois et jusqu’à deux heures du matin pour aller voter. Ni les chavistes, ni les anti-chavistes ne renoncèrent à faire entendre leurs voix à travers le vote. Ils tinrent bon jusqu’à la fin malgré les interminables queues.

Une des conditions nécessaires pour que le vote de tous ces citoyens soit validé et puisse se dérouler dans les meilleures circonstances possibles, résidait dans la présence d’observateurs internationaux. Ce fut chose faite. Des accords furent scellés dans les semaines précédant le référendum, et le référendum du 15 août fut garanti par la présence de l’Organisation mondiale des Etats Américains (OEA), le centre Carter (invité par l’opposition) et un groupe de figures reconnues du journalisme et de la politique internationale. Le mot de la fin était entre les mains de ces invités : leurs conclusions positives ou négatives sur les élections seraient la condition sine qua non de la validation du référendum.

Ce fut une longue nuit pour les deux camps. Les uns comme les autres se déclaraient vainqueurs, et les enquêtes des jours et semaines antérieurs, qui donnaient comme victorieuse la confirmation au pouvoir du président Chávez, n’abîmaient en rien les espoirs et l’assurance des votants opposants [5]. En politique en effet, rien n’est écrit d’avance. C’est seulement à trois heures du matin, après une réunion avec les observateurs internationaux, que les résultats furent révélés. L’opposition avait obtenu un nombre important de votes contre le président Chávez : autour de quatre millions (3.989.008, c’est-à-dire 40,63 %).

Mais les votes qui prescrivaient sa continuité au pouvoir étaient plus nombreux : presque six millions (5.800.629, c’est-à-dire 59,09 %). Les opposants étaient effectivement nombreux. Mais ne constituaient pas la majorité.

Les conditions étaient réunies pour que les prochaines élections (régionales) qui se dérouleraient le mois d’octobre suivant (presque trois mois après) soient serrées, et pour que chacun des deux camps débute une campagne électorale sans précédent : les chavistes afin de consolider leur résultat, et les opposants afin de profiter de leurs quatre millions de votes pour obtenir gouverneurs, maires [6], députés et conseillers législatifs régionaux.

D’ailleurs, pour l’opposition, gagner quelques uns des six millions de votes des chavistes n’était pas chose impossible. Il était évident que, pendant le référendum, ces six millions n’avaient eu à choisir qu’entre un « oui » ou un « non », et il était donc probable qu’ils fussent pour le maintien de Chávez au pouvoir pour des raisons bien différentes les unes des autres : parce que l’opposition n’avait pas présenté un projet de gouvernement qui les satisfaisait, parce que l’opposition n’avait présenté à aucun moment de candidat unique, parce que la proposition fondamentale de l’opposition n’était pas formulée de manière positive mais de manière négative par un « Dehors Chávez ! »

Tout cela ne voulait absolument pas dire que parmi ces six millions de voix, certaines ne fussent pas récupérables. Parmi ces électeurs, certains pouvaient souhaiter l’élection d’un gouverneur ou d’un maire pour leur propre région qui, tout en étant un opposant de Chávez, les satisfaisait. Le vote du 31 octobre était alors affranchi de l’amplitude du vote national et des fortes restrictions dogmatiques fatalement engendrées par le « oui » ou le « non ».
***

L’opposition mit en pratique ses avertissements et n’hésita pas, lors d’une conférence de presse, à décréter que le référendum constituait une « méga-fraude ». L’OEA, le Centre Carter et le reste des observateurs internationaux présents dans le pays furent d’un avis différent.

Appliquant les lois électorales, l’opposition vénézuélienne exigea une vérification des comptes et donc leur recomptage par le Conseil national électoral (CNE). Elle fut acceptée. Le paradoxe de la situation fut que, une fois la vérification accordée, l’opposition la désavoua. Les représentants de l’opposition ne se présentèrent pas en lieu et place dits lorsque le CNE et les observateurs exécutèrent leur requête.

Les yeux de tous étaient fixés sur le gouvernement de Bush, proche de l’opposition et opposé au gouvernement de Chávez. Le gouvernement états-unien, avant de se prononcer, attendit un certain temps afin de voir ce qui allait se produire. Rien ne se produisit. Il accepta donc finalement les résultats et, avec lui, beaucoup d’autres pays firent de même [7]. Contrairement à ce qui s’était passé jusqu’alors, la communauté internationale des pays occidentaux reconnut enfin le gouvernement du président Hugo Chávez Frías comme gouvernement démocratique [8].

Cependant, une grande partie des dirigeants de l’opposition, adversaire du gouvernement de Hugo Chávez, avait considéré comme acquise leur victoire au référendum, et l’avait criée sur tous les toits. Car il s’agissait selon eux de l’unique résultat possible, et d’ailleurs, il continue aujourd’hui à l’être pour nombre d’entre eux. Quand les dirigeants de l’opposition furent confrontés au résultat du référendum, le jeu démocratique ne sembla plus alors leur suffire comme moyen de concrétiser l’unique fin qu’ils avaient jusque-là communiquée aux vénézuéliens et qui se résumait à un « Dehors Chávez ! »

Sans la moindre preuve concrète, l’opposition continua à crier à la fraude, et ses affirmations du passé, contre ce qu’elle appelait la dictature vénézuélienne, se retournèrent contre elle.

Le temps passait et les élections régionales se rapprochaient de plus en plus : ceux qui avaient obtenu quelques semaines plus tôt quatre millions de votes, persistaient dans leur position qui se résumait en un « nous avons gagné, ils nous ont volé nos votes ». Mais une partie de l’opposition, consciente du fait que le temps était en train de passer et qu’elle n’avait commencé aucune campagne autre que la dénonciation de la fraude, décida de se séparer de la ligne dominante sans perdre la face : « Il y a eu fraude, mais nous allons quand même aux régionales » [9]. Ils débutèrent alors leur campagne politique.

Le parti de Chávez au pouvoir et ses alliés politiques avaient quant à eux commencé leur campagne pratiquement le jour suivant le référendum : des grandes villes jusqu’aux villages les plus perdus de la côte et des Andes, on pouvait entendre les consignes de vote en faveur des gouverneurs ou des mairies chavistes.

Le Venezuela était alors en train d’être le témoin d’une nouvelle division, inédite jusquelà, entre les chavistes, les opposants en campagne et les opposants qui continuaient à dénoncer la présupposée fraude. Ces derniers, n’ayant aucune proposition pour les futures élections régionales, décidèrent d’en avoir tout de même une : ne pas se présenter au scrutin, c’est-à-dire, obliger le parti du gouvernement à se transformer en un parti unique, comme à Cuba.

Avant le référendum, cette situation était pourtant le danger que l’opposition dénonçait nationalement et internationalement. Mais voilà qu’ils avaient décidés de se convertir d’eux-mêmes en victimes d’un parti unique et d’une future dictature qu’eux-mêmes étaient en train de tenter de créer et d’alimenter.

A deux semaines des scrutins régionaux, Alfredo Peña, maire métropolitain de Caracas et une des figures les plus emblématiques de l’opposition, renonça à sa charge parce que “le gouvernement veut que nous participions à ces élections afin que nous validions la fraude” [10]. Le renoncement d’Alfredo Peña coïncida avec l’effondrement de ses chances de gagner les élections.

Fin septembre, le journal « Ultimas noticias » soutint qu’Alfredo Peña aurait 23 % des votes potentiels contre les 52 % de son opposant, Juan Barreto [11].

Au vu de cette tactique mise en place par une partie de l’opposition, nous pouvons nous demander ce qu’il advint des quatre millions de votes que l’opposition détenait trois mois avant les élections régionales. Aucune raison ne semble a priori nous indiquer que l’opposition ait pu perdre ces électeurs les jours précédant le scrutin.

Pourtant, beaucoup d’entre eux n’iront pas voter, pour la simple et bonne raison que la crédibilité dans le système électoral est au plus bas, et ce grâce au message martelé pendant plus de deux mois et dont l’unique contenu était l’éminent « méga-fraude ». Ceux qui, autrefois, furent quatre millions, seront alors tout simplement divisés, et l’addition de leurs votes ne sera sûrement pas fidèle au résultat que l’opposition avait obtenu lors du référendum du 15 août. Il faut bien dire tout d’abord que les scrutins régionaux ont toujours attiré moins d’électeurs que les présidentiels.

Si l’on prend en compte le fait que le 31 octobre les votes des opposants seront beaucoup moins nombreux, et surtout, que leurs dirigeants en sont parfaitement conscients, cette nouvelle tactique de ne pas se présenter aux élections apparaît alors plutôt comme un moyen de sauver ce qui ne peut de toute façon pas l’être que comme une réelle proposition politique. Le fait de ne pas se présenter est à la fois un palliatif contre la déroute du référendum et un acte d’orgueil face à la prise de conscience du fait que ce qui aurait dû se faire avec ces quatre millions de votes n’a pas été fait.

Les cloches sonnèrent plus tôt que tard pour l’opposition et l’attitude antidémocratique inaugurée par le maire de Caracas Alfredo Peña fut reniée par une grande partie des membres de son camp. Les réactions se mirent à affluer. Les députés de l’opposition réunis dans le « bloc de l’autonomie Parlementaire de l’Assemblée Nationale » (composé de représentants du MAS, du Projet Venezuela et de l’OFM) firent un appel à l’exercice du droit de vote [12]. Entre autres, Manuel Rosales, un des rares gouverneurs opposants qui sortiraient vainqueurs des élections du 31 octobre, n’hésita pas un instant à inviter tous les vénézuéliens à voter. Selon lui, ce serait « une grave erreur » de ne pas participer aux élections [13].

Bien qu’avec retard, la campagne d’une grande partie de l’opposition commença. Pendant les jours précédant les élections, ses membres improvisèrent des démissions et des changements de candidature pour tenter de créer des blocs d’union contre leurs opposants chavistes. Peu de jours avant les régionales une question surgit presque spontanément : y arriveront-ils ? Et si ce n’est pas le cas : que penser d’une nouvelle dénonciation de fraude régionale ou nationale une fois les votes comptabilisés ?

Mais qui sont ceux qui finalement, dans l’opposition, désiraient participer aux régionales ? La réponse peut être cherchée au sein de la démocratie elle-même par l’intermédiaire d’une autre question : quelle est la partie de l’opposition qui a été élue et qui occupe des postes représentatifs ? Le gouverneur de l’Etat de Zulia avec son parti « un nuevo tiempo » est l’un d’eux, ainsi que certains élus de « Action démocratique » (AD), le premier parti de l’opposition.

De tels partis veulent se présenter aux élections parce que, pour eux, le contraire leur ferait perdre de nombreux représentants élus en diverses parties du pays. La grande majorité des opposants qui refuse de se présenter élections n’a jamais ou presque été élue ou, du moins, toujours dans des proportions moindres que les autres. Ils n’ont donc simplement rien à perdre.
La démocratie ne joue pas en leur faveur.

Les scrutins se déroulèrent en toute tranquillité bien qu’une grande partie de l’opposition se sût perdue d’avance [14].

L’abstention aux régionales gagna du terrain par rapport à l’abstention enregistrée pendant le référendum, mais atteint toutefois un taux équivalent aux chiffres des scrutins régionaux du passé : le taux national fut de 54,27 % [15].

Quoi qu’il en soit, le phénomène de l’abstention du 31 octobre passé et son augmentation par rapport au référendum sont tout à fait compréhensibles si on prend en compte deux motifs fondamentaux. Le premier, que nous avons déjà mentionné, est lié à la nature même des élections régionales, lesquelles ne semblent pas attirer beaucoup les vénézuéliens. Mais il existe une autre raison beaucoup plus grave et dangereuse dont les causes et les conséquences devraient être analysées de manière beaucoup plus exhaustive que ce qu’il nous est possible de faire dans cet article. Nous faisons référence au message politique de l’opposition qui n’a pas cessé d’inviter les vénézuéliens à ne pas aller voter, s’opposant ainsi à la démocratie, système jusqu’à présent le plus apte à nous permettre de trouver un accord. Jusqu’à quel point l’abstention du 31 octobre dernier fut engendrée par des entités politiques appartenant à l’opposition ?

Bien sur, on ne peut se contenter de faire porter la responsabilité de l’abstention à l’opposition. Il existe un autre élément capital, relatif au chavisme en tant que phénomène politique de masses. Cet élément peut être défini par une seule question. Le chavisme se résumet-il à Chávez ? Les chiffres de l’abstention nous montrent que tous ceux qui suivent Chávez au plan national ne sont pas pour autant disposés à suivre un gouverneur ou un maire de ce même parti au plan régional. Comme nous le montre un journal vénézuélien proche de l’opposition :

« les 3.220.388 qui ont voté non sont restés chez eux », c’est-à-dire que ceux qui ont voté pour que Chávez reste au pouvoir [16] lors du référendum ne se sont pas déplacés lors des élections régionales.

De toute manière, les résultats sautent aux yeux et rendent raison de la manière dont les opposants et les chavistes ont préparé le rendez-vous électoral du 31 octobre 2004. La faction politique qui a consacré le plus de temps à convaincre les électeurs d’aller voter et de voter pour elle a gagné : « l’immense triomphe auquel est parvenu la coalition du président Hugo Chávez lors des élections régionales a fait du « chavisme » la plus grande force politique du pays, avec un pouvoir majoritaire sur l’exécutif, le congrès et les Etats, incluant la capitale » [17]. Sur les 23 états qui composent le pays, la coalition de Hugo

Chávez est parvenue à en obtenir 21. La coalition de l’opposition ne possède quant à elle que 2 états et 45 % des sièges à l’Assemblée Nationale [18].

Au vu des pages précédentes nous pouvons alors comprendre ce résultat. Comme nous l’affirmions au début, savoir ce que l’« opposition » et le « chavisme » ont fait ou n’ont pas fait pour perdre ou gagner les régionales nous permet, sans aucun doute, d’interpréter de manière plus sérieuse et respectueuse (vis-à-vis des électeurs) les résultats des élections régionales vénézuéliennes. Le manichéisme est toujours injustifié.

Il faut noter que les résultats des régionales de 2004 au Venezuela sont, du point de vue quantitatif, pratiquement identiques à ceux que la France a obtenus lors des élections régionales de la même année ou « La gauche remporte 20 des 22 régions métropolitaines...Avec plus de 50% des voix, le Parti socialiste et ses alliés devance très largement la droite qui avoisine le 37% » [19]. Mais il est important de souligner que les raisons de cet immense triomphe de la gauche française ne ressemblent en rien aux raisons du triomphe de la coalition dirigée par Hugo Chávez.

Le vote majoritaire des Français en faveur de la gauche de leur pays, ce 28 mars 2004, était un « vote de protestation » contre le gouvernement de Jacques Chirac, président élu pour la deuxième fois le 5 mai 2002 : les mesures sociales que le président français était en train de mettre en place depuis deux ans n’étaient pas acceptées par la majorité des électeurs. A l’inverse, au Venezuela, le triomphe de Hugo Chávez Frías peut être considéré comme un « vote de reconfirmation », après son élection du 6 décembre 1998 et sa confirmation à la présidence à la suite du référendum du 15 août 2004.

Une conclusion hâtive - que l’on a beaucoup entendue - à propos de cette importante défaite de l’opposition vénézuélienne, est que pour l’instant le pays ne possède pas de véritable opposition, d’opposition démocratique. Et de là à dire que s’il n’existe pas une telle opposition, le pays n’est pas une véritable démocratie, il n’y a qu’un pas, que beaucoup franchissent allégrement. Car une telle conclusion aurait pu être légitime ce 31 octobre, si toutefois le référendum du 15 août n’avait pas eu lieu et si ce jour-là, l’opposition n’avait pas démontré sa force démocratique grâce aux quatre millions de votes qu’elle avait obtenus. En réalité, les résultats de ce deuxième scrutin révèlent plutôt une opposition qui n’a pas su faire son travail, qui n’a pas convaincu l’électorat, et qui a même éloigné son propre électorat des urnes.

Où trouver alors les éléments pour fournir une interprétation plausible de l’attitude d’une opposition vénézuélienne qui aujourd’hui fait fuir ses sympathisants, qui semble ne pas être préparée à occuper la place qui lui revient et à exercer son rôle de contrepoids du pouvoir ? La réponse à une telle question ne peut être donnée sans éclaircir au préalable un point de l’histoire démocratique du Venezuela. La démocratie vénézuélienne, depuis son avènement datant de la chute du dictateur Marcos Pérez Jiménez le 23 janvier 1958, a fait l’expérience d’une opposition politique plutôt ambiguë. La racine de cette situation se trouve dans le célèbre « Pacto del Punto Fijo » (pacte du point fixe) qui, comme il le stipule lui-même, fut « un accordd’unité et de coopération » entre« Action Démocratica » (AD), « COPEI » et « Union Républica Democratica ». Ce pacte consista en réalité à mettre en place dès le 31 octobre de cette même année, un bipartisme fondé sur l’alternance au pouvoir des deux premiers partis cités, alternance qui durera jusqu’en 1998, année où pour la première fois un parti alternatif remportera les élections (le MVR de Hugo Chávez ). Jusqu’à cette date-là, on ne pouvait donc pas parler de l’existence d’une réelle opposition politique au Venezuela.

Aujourd’hui, l’opposition ennemie du MVR et de sa coalition montre qu’elle est encore victime et tributaire de ce « Pacto de Punto Fijo » : elle semble en effet ne pas avoir développé les armes nécessaires pour entraîner les masses, pour parler au peuple, pour le convaincre du bien-fondé de ses fins politiques (trop habituée par le passé à se passer simplement le pouvoir sans rencontrer d’opposition). Et pourtant, telle est bien la tâche qui incombe aux partis politiques dans le jeu démocratique (puisque le contraire consisterait dans l’utilisation de méthodes non démocratiques en vue de l’obtention du pouvoir).

Nous pouvons alors nous demander si l’opposition vénézuélienne ne serait pas par hasard victime de ce que nous voulons appeler « le syndrome du bipartisme ». C’est-à-dire, du syndrome de certains partis et structures politiques qui, faute d’avoir pris l’habitude par le passé de perdre (réellement) les élections, ne savent pas comment s’adresser à leurs électeurs dans le présent.Prendre un tel syndrome comme clef de lecture de l’« impasse vénézuélienne » pourrait peut-être nous permettre de penser ses caractéristiques fondamentales à partir d’une autre optique, à la fois moins manichéiste et moins centrée sur la seule figure de Hugo Chávez Frías que les analyses habituelles. Le défi démocratique qu’a à affronter aujourd’hui le Venezuela pour achever de se constituer en paradigme de ce que représente une vraie démocratie, se trouve dans la mise en place d’une société fondée sur le réel affrontement politique de ses parties.

Car il ne faut pas oublier que la condition nécessaire de tout système démocratique est l’existence d’une opposition saine et vive. Mais il faut tout de même rester réaliste et ne pas en demander trop à Hugo Chávez : cela n’a jamais fait partie du travail démocratique d’aucun gouvernement de mettre en place et d’organiser sa propre opposition.

www.iguanaroja.new.fr
Traduction : Ximena Gonzalez
Miguel Angel Pérez Pirela
Doctor en filosofia politica





---Les paramilitaires colombiens au Venezuela
De la guerre médiatique à la lutte armée
par Aram Aharonian*

La capture d’une centaine de paramilitaires colombiens dans une ferme, à moins de 20 kilomètres de Caracas, met en évidence le fait que divers facteurs comme l’exil cubain, le narcotrafic, l’oligarchie colombienne, certains faucons états-uniens et les magnats des médias commerciaux redoublent d’efforts pour déstabiliser et occuper militairement le Venezuela, qui possède l’une des réserves d’hydrocarbures les plus importantes en Occident.

Cette fois il ne s’agit pas uniquement de pétrole : c’est qu’au Venezuela un gouvernement démocratique, installé par des moyens pacifiques, s’est attaché à conduire une politique indépendante de Washington. Il a réalisé des avancées socioéconomiques profitant à une grande majorité qui fut marginalisée des décennies durant par une démocratie formelle et bipartisane. L’opposition vénézuelienne, incapable de s’unir ou d’avoir ne serait-ce qu’un programme commun, sait qu’il ne sera pas facile de sortir de l’ère Chavez par la voie électorale. Les dernières enquêtes, réalisées par l’opposition elle-même, le confirment. C’est pourquoi elle s’en remet au dernier recours à sa disposition afin de pouvoir jouir de nouveau des privilèges d’un pouvoir corrompu ayant régné pendant 40 ans de démocratie formelle : la violence et le crime. Les médias commerciaux du Venezuela, inspirateurs de la violence, dirigent et orchestrent la propagande visant à justifier une intervention étrangère sous prétexte de déloger du pouvoir un gouvernement qui ne suit pas les directives de Washington.

Ironiquement, l’excuse pour déloger du pouvoir son premier mandataire est précisément une machine à créer de l’opinion par laquelle on voudrait dépeindre le président comme lié au terrorisme et aux cartels de la drogue. Cet argument ne tient pas un instant, car s’il est une administration qui s’est montrée dure envers le trafic de drogue, c’est bien celle présidée par Hugo Chavez. S’il est une administration qui a été victime du terrorisme, c’est justement celle-ci.

Ce qui retient l’attention est l’absence de définition dans l’opposition, d’une délimitation de la violence exercée par des étrangers en territoire vénézuelien. Il semble que cela soit trop leur demander. Car si l’ambassadrice de Colombie au Venezuela, Maria Angela Holguin, affirme que son gouvernement est engagé dans « la lutte affirmée contre le terrorisme, et n’ayez pas de doute là-dessus, nous rejetons absolument ce qui se passe ici et sommes les premiers à souhaiter, et à avoir intérêt à ce que cela entraîne les conséquences qui s’imposent » ; le maire de la municipalité de Baruta et membre de l’opposition Henrique Capriles Radonsky a qualifié de « show » les actions des forces de sécurité : « ça sent le ridicule... il faut être trop ingénu pour croire ça », a-t-il déclaré.

Cette fois, la Colombie s’est dite disposée à fournir les informations demandées par le Venezuela pour mener l’enquête. Avant de s’interroger sur le fait que la Colombie puisse être en train de tenter de déstabiliser le Venezuela, la diplomate a expliqué que le Colombie est en proie à des luttes internes trop importantes et compliquées pour être en mesure de s’immiscer dans les problèmes et les conflits des pays voisins. La capture des paramilitaires n’est qu’un accident de plus sur le chemin de ceux qui préparent, depuis plus de deux ans, une guerre civile, un massacre. Malgré la minimisation et la banalisation des faits par la presse commerciale vénézuelienne, mais aussi internationale, aujourd’hui la guerre paraît se rapprocher de tous les Vénézueliens.
Adieux à la guerre médiatique

Tout indique que les secteurs les plus radicaux de l’opposition vénézuélienne tentent de jouer une partition similaire à celle d’avril 2002 [1]. Provoquer un massacre et, avec l’appui des moyens de communication généralistes, accuser les forces armées vénézuéliennes - et au bout du compte le commandant en chef Hugo Chavez - d’avoir commis le génocide pour demander une intervention miliaire étrangère.

Ces groupes, encouragés par ce qui fut pendant des décennies la classe dirigeante vénézuélienne, ont plusieurs problèmes. D’une part, son manque d’idée de nation et de souveraineté, son dénuement total de patriotisme. N’ayant pas obtenu le débarquement des marines états-uniens (réclamé par plus d’un patron des grands médias), ils cherchent aujourd’hui à provoquer cette action par l’entremise du sicaire colombien.

Le plan n’est pas sans rapport avec le contrôle de signatures - présumées frauduleuses - sollicitées pour provoquer un référendum révocatoire du mandat présidentiel d’Hugo Chavez. L’opposition n’avait qu’à obtenir le soutien d’à peine 20% du corps électoral, mais diverses irrégularités nous ont conduit à une situation où, en cette fin de mois de mai, il leur faut trouver plus de 500 000 signatures valides qui permettraient d’atteindre les 2,6 millions requises selon la constitution. La tâche est d’autant plus difficile que la répétition générale organisée en fin de semaine dernière par l’opposition n’a réussi à mobiliser qu’à peine 35 000 personnes dans tout le pays. Et il sera encore plus ardu d’obtenir les 3,7 millions de votes nécessaires pour écarter Chavez du pouvoir.

Malgré le fait qu’elle puisse compter sur une presse écrite, radiophonique et surtout télévisuelle mobilisée en faveur des branches les plus radicales, l’opposition n’a même pas pu s’accorder sur un plan d’action, un projet pour le pays et encore moins sur un candidat pour succéder à Chavez.

Pour ces branches, la seule issue semble résider dans la violence généralisée ou un coup d’État ; ce qu’elle a proclamé de manière adroite et sinistre, et dans un terrorisme (pas seulement) médiatique qui depuis quatre ans sévit en toute impunité.

Il est certain que l’opposition compte parmi ses soutiens quelques responsables actifs des forces armées, même si la majeure partie d’entre eux n’a pas de responsabilités et se trouve sous la surveillance de ses subalternes en permanence.

Bien qu’elle puisse compter sur d’excellents stratèges - des auteurs à succès de coups d’État - génocidaires et semeurs de chaos dans une bonne partie de l’Amérique du Sud, l’opposition vénézuélienne la plus radicale semble attelée à un seul agenda : répandre la mort pour impulser l’ingérence et l’intervention étrangère.

Les paracos (paramilitaires colombiens) ont été recrutés pour revêtir l’uniforme des forces vénézuéliennes et commettre un massacre dans un quartier de Caracas (peut-être même le jour du contrôle des signatures), dûment « documenté » par les chaînes de télévision privées, en faire porter la responsabilité aux troupes officielles et demander, avec le « modeste soutien » de leurs amis étrangers (le patronat colombien, des franges du gouvernement états-unien, des exilés cubains de Miami, des multinationales états-uniennes et espagnoles ainsi que des télévisions dépendantes du pouvoir économique de ces amis), l’intervention étrangère pour déloger Chavez et ses réformes du pouvoir.

Il s’agit du même scénario que celui qui fut accepté en partie par la communauté internationale en avril 2002 (jusqu’à ce que l’excellent travail du cinéaste Angel Palacios ait fini par démontrer qui furent les véritables assassins de Puerto Laguno et comment s’était opéré le sinistre montage de la chaîne Venevision, qui alla jusqu’à obtenir un prix en Espagne). C’est le même scénario qu’on veut remettre en scène actuellement, avec les mêmes producteurs, même si cette fois, plutôt qu’à des francs-tireurs, on s’en est remis (ou on s’en remet) à des mercenaires étrangers, paramilitaires colombiens, connus internationalement non seulement pour leurs crimes, mais aussi pour être les plus sanguinaires et inhumains au monde.
Les faits

Dans le quartier de Sabaneta de la municipalité de Baruta, dans une ferme qui est la propriété du cubano-vénézuélien « le colonel » Robert Alonso, la direction du renseignement militaire, la police politique Disip et le Groupe d’enquêtes scientifiques de la police ont capturé dans la journée de dimanche quelques 80 combattants irréguliers colombiens, alors que cinq dizaines d’entre eux, qui sont parvenus à fuir étaient pourchassés dans la zone montagneuse aux alentours.

Alonso, Cubain de naissance et frère de l’actrice Maria Conchita Alonso, résident des États-Unis d’Amérique, présenté par les médias commerciaux comme représentant de la frange « radicale » de l’opposition qui avait lancé le plan « guarimba » au mois de février, s’est avéré être le contact entre les groupes paramilitaires, les narcotrafiquants colombiens et les exilés cubains de Miami.

« La ferme était utilisée comme base logistique. Ils allaient attaquer quelques heures plus tard le Commando de sécurité urbaine de la GN, à El Paraiso, mais nous les en avons empêchés », a déclaré le directeur de la police politique, Miguel Rodriguez, laissant entrevoir que pour cette action ils comptaient sur le soutien de groupements politiques dont dépendent des maires et dirigeants de l’opposition. Le fonctionnaire politique a affirmé connaître le nom des cerveaux et financiers de ces groupes. « Nous attendons le mandat d’arrêt pour que le Venezuela soit informé au sujet des véritables personnes qui tentent de déstabiliser le pays. (...) Il s’agissait d’un plan visant à faire couler le sang et se développer une situation chaotique qui mènerait à une intervention internationale », a résumé Rodriguez, « Ils n’ont pas opposé de résistance armée, sans quoi nos forces de sécurité auraient dû faire usage des armes de la République étant donné le caractère de la situation », a-t-il assuré, avant de signaler que les patrons des médias tels que Gustavo Cisneros et Alberto Frederico Ravell « préfèrent importer des hommes de main et provoquer un conflit ».

« Cela fait partie d’une conspiration interne qui prend forme contre le gouvernement. Je ne vais écarter aucune piste, mais (l’ancien général de brigade de la garde nationale, le déserteur) Felipe Rodriguez, connu également par son surnom "le corbeau", est l’un de ceux qui sont impliqués dans cette opération », a déclaré le ministre de la Défense, le général Jorge Garcia Carneiro.

Felipe Rodriguez tombe sous le coup d’un mandat de mise en détention préventive - en même temps que les pontes German Valera et José Colina - pour son implication dans les attentats terroristes contre les ambassades d’Espagne et de Colombie. Le 10 décembre 2003 des membres de la police politique avaient perquisitionné sa résidence. Lors de la procédure avaient été trouvés 45 projectiles de calibre 7,62 utilisés par les FAL, des pamphlets contenant des messages terroristes, des communiqués appelant à la désobéissance civile contre le gouvernement.

L’examen des communications téléphoniques ainsi que la connaissance de réunions de l’opposition avec de hauts responsables de l’administration colombienne et le chef des paramilitaires colombiens, Salvatore Mancuso, sont des éléments communiqués par le vice-président vénézuélien, José Vicente Rangel.

Rangel, qui a annoncé l’arrestation d’un colonel de la Garde Nationale (en activité) pour avoir soutenu ces éléments subversifs, a annoncé l’exhumation des restes de deux des paramilitaires assassinés par leurs camarades alors que supposément ils tentaient de fuir leur campement, d’après les détenus eux-mêmes.

Témoignages:« Nous sommes arrivés au Venezuela pour former un groupe paramilitaire avec le cubain Robert Alonso, propriétaire de la ferme. Ils nous ont dit qu’ils allaient nous donner 500 000 pesos colombiens pour travailler ici. Après notre arrivée ils nous ont indiqué qu’ils allaient nous transporter à un autre endroit pour ensuite récupérer des membres de la Garde Nationale. Je suis Colombien, j’ai effectué mon service militaire dans mon pays et les 130 d’entre nous venus ici sont des paysans. Là-bas en Colombie il y avait plus de 10 ou 20 personnes qui nous ont donné l’argent et négocié pour qu’on vienne au Venezuela. Au bout de huit jours ils nous ont prévenu qu’on ne pourrait pas s’enfuir, qu’on ne devait pas divulguer d’informations à qui que ce soit et qu’on ne pouvait pas voir de civils sous la menace de tuer nos familles. Nous avons passé 46 jours au Venezuela. L’entraînement consistait à entrer dans une maison et à égorger un mannequin.

Nous sommes prêts à tout et c’est pour cela qu’ils nous ont engagés. À aucun moment nous ne savions que le travail consistait à commettre une action terroriste, nous pensions simplement travailler dans une ferme, à planter des platanes et des yucas. Mais ils ne nous ont jamais parlé de cela. Nous avons reçu un ordre le samedi à 3h du matin quand des colonels et généraux en uniforme sont arrivés et nous ont donné des tenues de camouflage, des bottes, des brassards et de la nourriture. C’est vrai qu’ils nous ont bien traités. Nous les avons vus de loin, mais ils ne nous laissaient pas nous approcher. Un instructeur de la police les accompagnait et ils nous ont montré des cassettes vidéo et tout. Ils nous ont donné un brassard aux couleurs du Venezuela, à 6 h 30 du soir, après avoir réparti la nourriture. C’était pour nous signaler qu’après que nous ayons quitté la ferme, si quelqu’un nous demandait quoi que ce soit, il fallait dire qu’on faisait partie du groupe.

Il y a quatre jours ils ont amené cinq armes légères : des revolvers et un fusil. Nous allions donner l’assaut à une base militaire sous laquelle des armes étaient entreposées. Une fois tout le monde au courant, plus d’un voulait s’enfuir ; l’un d’entre eux s’est faufilé et s’est échappé, mais ils l’ont attrapé à 100 mètres de là, l’ont maîtrisé avant de le prévenir que la fois suivante il serait exécuté. »
Antécédents

Le 25 avril 2002, la direction du renseignement militaire a trouvé un bunker contenant des lance-grenades, mitrailleuses, fusils, uniformes militaires, lunettes de vision nocturne et des munitions diverses au domicile d’un patron de l’opposition, Isaac Perez Recao, à Caracas. Il s’agissait de la première prise parmi d’autres similaires.

Le 24 août 2002, des députés de la majorité ont montré une vidéo dans laquelle des effectifs de la police de Carabobo donnaient des instructions à des dissidents présumés armés de fusils d’assaut M16A1. Les fonctionnaires portaient également d’autres types d’armes potentiellement très dangereuses.

Le 27 avril 2003, le dirigeant du PPT, Jorge Nieves, était assassiné de cinq balles par des présumés paramilitaires dans la province de l’Apure alors qu’il menait une marche pour la propriété des terres de Guasdualito. Nieves avait dénoncé le général dissident Enrique Medina Gomez pour des tortures et avait reçu des menaces.

Le 27 août 2003, l’avocat et activiste pour la cause des Droits de l’homme du vicariat apostolique de Machiques de Périja, Joel Castillo, était assassiné de 11 balles. La victime avait reçu des menaces de supposés membres des Autodefensas Unidas de Colombia.

Le 8 novembre 2003, la Disip saisissait 140 000 cartouches de FAL à Vargas. Il a été affirmé qu’un miliaire d’Altamira était responsable de ce coup.

Le 20 novembre 2003, trois paramilitaires présumés étaient abattus par la GN et le Cicpc à Machiques de Perija. Les trois combattants irréguliers étaient en possession d’une liste de 11 victimes présumées, parmi lesquels figurait le chef de l’Inti, du Diex, du Cicpc et du GN. Ils avaient été signalés comme étant les auteurs de l’assassinat de Joel Castillo.

Le 10 avril 2004, le général dissident Felipe Rodriguez, connu également comme « le corbeau » et passé dans la clandestinité depuis 5 mois, affirmait au journal états-unien Miami Herald qu’il était en train de mettre en place des groupes clandestins pour renverser le président Hugo Chavez.

Les relations entre Washington et le président vénézuélien Hugo Chavez se refroidiraient si ce dernier continuait à soutenir des « groupes violents » dans la région, avertissait le 5 mai dernier Otto Reich, responsable pour l’Amérique Latine au Conseil de sécurité nationale de la Maison-Blanche.

Le vendredi 7 mai dernier, l’ancien président Carlos Andrés Pérez déclarait : « Hugo Chavez doit être écarté du pouvoir par la force, maintenant qu’ils ont épuisé les recours pacifiques pour atteindre cet objectif. ».

Robert Alonso

Né à Cienfuegos (Cuba), il est arrivé à Caracas le 5 septembre 1961. Il a épousé Siomara Etcheverry qui lui a donné quatre fils. Il a été enregistré comme l’un des dirigeants de l’opposition « impliqué dans l’assaut de l’ambassade cubaine qui a eu lieu en avril 2002 et considéré comme l’inspirateur du mouvement des guarimbas ».

Sur la page web de Alonso on peut lire : « Depuis le 2 décembre 2002, jour du début de la grève, Robert Alonso a bombardé ses ouailles d’"alertes", envoyant ses écrits à plus de 80 000 adresses électroniques, lesquelles recevaient quasi quotidiennement ces essais, où il s’inquiétait du danger de voir le Venezuela tomber entre les griffes éternelles et internationales du communisme castriste ».

De l’une de ces « Alertes », intitulée « Le problème n’est pas de se débarrasser de Chavez », nous avons extrait ceci : « Nous allons poser les choses clairement. Écarter Chavez de la présidence pourrait être plus facile que de peler une mandarine à la grande cuillère. Nous y sommes déjà parvenus une fois et cela s’est fait "sans coup férir". Après mûre réflexion (...) je n’ai plus le moindre doute sur le fait que tout ce dont nous avons besoin, c’est de provoquer une crise similaire à celle du 11 avril, dans laquelle on pourrait également éviter les victimes. (...) Pour éviter les morts, du moins en nombre important, il faudrait un soulèvement anarchique, incontrôlé, non armé, dans les principales villes du Venezuela, à la seule et unique condition qu’il se fasse à l’unisson ou au pire des cas, que le mouvement décolle et grossisse dignement et sans trop de heurts ».

Il précisait dans ses notes qu’il existe un Mouvement de Défense Radicale (MDR), mais que ce ne serait pas celui-là qui en appellerait aux guarimbas. « Notre travail, pour l’instant, consiste uniquement à la suggérer et expliquer le plan. (...) La guarimba durera aussi longtemps que nécessaire pour que nous puissions nous débarrasser d’un gouvernement anticonstitutionnel. (...) Le meilleur qu’il puisse advenir pour le Venezuela serait de s’en prendre à un gouvernant illégitime par le biais de la guarimba. (...) La guarimba est très sympathique (...) Il n’y a pas suffisamment de personnel militaire et de munitions dans les Forces Armées du Venezuela pour le contrôler. Utilisée correctement contre le régime, il ne tiendrait pas jusqu’au soir ».
L’acharnement pour un nouveau coup

Le gouvernement de Hugo Chavez détient peut-être le record des insurrections militaires : plus d’une douzaine en moins de cinq ans, quasiment toutes avortées par leur propres organisateurs, la plus spectaculaire étant celle du 11 avril 2002 qui mit au pouvoir pendant moins de 47 heures la dictature du patron Pedro Carmona Estanga, une opération chirurgicale encouragée et financée de l’extérieur.

Cette action de renseignement des forces de sécurité vénézuéliennes laisse de côté la question du narcotrafic et des paramilitaires colombiens comme élément essentiel dans les lignes directrices du Plan Colombie, pilier de la campagne de discrédit contre le gouvernement Chavez.

Les maîtres des médias commerciaux vénézuéliens sont le fer de lance de l’offensive médiatique qui se répercute partout dans le monde.

Le journaliste Miguel Salazar dénonçait le fait que « se met en route une nouvelle tentative de coup d’État (...) À cette occasion la sphère compromise est beaucoup plus large, directement et indirectement. Depuis les patrons, en passant par les prêtres et syndicalistes, jusqu’aux fonctionnaires et porte-paroles politiques au sein même du gouvernement. En outre, l’intervention étrangère en tant que but fondamental est souhaitée par le secteur commercial de la Colombie, énormément affecté par la réduction de ses marges en peau de chagrin. Cette fois-ci, on trouve parmi ceux qui conspirent contre Chavez le gratin du narcotrafic latino-américain. ».

Salazar signale qu’après le coup, la répression sera brutale y compris contre les éléments des médias qui sont aujourd’hui des adversaires délirants du gouvernement, ainsi que contre les organisations de défense des Droits de l’homme qui sont partie intégrante de la stratégie de déstabilisation.

Salazar affirme que la sédition s’est insinuée dans les instances organisationnelles du système bolivarien. « Le cercle séditieux a étendu ses tentacules depuis le centre même du régime. À ce jour il y a plus d’un haut fonctionnaire compromis dans un scénario similaire à celui vécu à Grenade où était intervenue l’administration Reagan ».

Récemment on a vu réapparaître un appui financier au réseau dissident : des comptes bancaires ont été ouverts à l’extérieur, ppour soutenir la « grande vision » des différents gouvernements compromis dans le renversement de Chavez. Dans les milieux diplomatiques de Caracas on parle d’un nouveau séisme dans l’industrie pétrolière et d’une grève des transports fomentée et soutenue par le patronat colombien pour accélérer une implosion qui permettrait de demander une intervention étrangère. Son « but primordial sera de capturer Hugo Chavez pour le conduire dans une prison états-unienne et être jugé sous les accusations de terrorisme et de soutien aux activités du narcotrafic », poursuit Salazar.

Aram Aharonian
Directeur du mensuel latino-américain Question.





---Venezuela : médias au-dessus de tout soupçon
par Thierry Deronne*, Benjamin Durand*

Au Venezuela Reporters Sans Frontières appuie depuis deux ans des medias complices de nombreuses violations des droits de l’homme... et appuie sur l’accélérateur dans la campagne mondiale contre le gouvernement de Hugo Chavez. Quels sont ces medias dont RSF valide les informations ? Pourquoi cette stratégie politique d’une organisation supposée impartiale ?

Caracas, juin 2004. La récente découverte d’une cache d’armes dans des locaux appartenant a la chaîne TV Venevision, rappelle ce dont les medias commerciaux, quasi monopolistiques au Venezuela, coorganisateur du putsch militaire d’avril 2002, sont capables en termes de déstabilisation politique. Le directeur de la chaîne affirme qu’il s’agit “d’armes rouillées”. La même chaîne de télévision avait, quelques semaines auparavant, comme François Meurisse dans Libération, affirmé que la découverte de 91 paramilitaires colombiens dans une propriété d’un des dirigeants de l’opposition vénézuélienne, était, elle aussi, une manipulation du président Chavez. Un peu vite peut-être : le lendemain, le gouvernement colombien, pourtant peu suspect d’estime pour le président vénézuélien, dénonçait cette invasion et dépêchait sa ministre des affaires étrangers pour superviser le rapatriement des recrues en Colombie.

Venevision est la propriété d’un ami personnel de George Bush et Jimmy Carter, Gustavo Cisneros. Auteur du premier coup d’Etat médiatique de ce siècle, ayant fait croire au monde pendant 24 heures que Hugo Chavez avait fait tirer sur son peuple, le Murdoch latino coordonne le putsch en avril 2002, accompagné de l’élite patronale dans son bunker de Caracas et offre son jet aux militaires putschistes pour évacuer le président. Pendant ce temps, Venevision, Globovision, et l’ensemble des chaînes privées célèbrent sur un ton jubilatoire le décret des putschistes abolissant parlement, constitution, défenseur du peuple, et autres institutions démocratiques. En 48 heures de putsch, des medias qui ne cessaient de parler de sauver la liberté d’expression au Venezuela, montrent leur vrai visage. Leurs « journalistes » mènent la chasse aux opposants en direct, sur un ton haletant, en compagnie de la police politique, tout en imposant le black-out sur la résistance croissante de la population civile. Cible privilégiée, les medias associatifs sont persécutés, certains de leurs membres arrêtés : on ne lira aucune protestation de RSF a ce sujet.

Les medias tels que Venevision, présentent une longue liste de complices dans les violations de droits de l’homme. Ces implications n’ont pas cessé, comme le montrent les campagnes médiatiques actuelles contre des dirigeants paysans lies a la reforme agraire du gouvernement Chavez, traités d’envahisseurs, de guérilleros, certains assassinés par la suite. En août 2003, lorsque la Commission Nationale des Télécommunications, dans une opération qui serait routinière aux Etats-Unis ou en France, applique la loi et retire quelques relais d’émetteurs installes sans permis légal par Globovision, celle-ci lance une campagne violente contre cette « nouvelle atteinte a la liberté d’expression » (que RSF relaie aussitôt) appelant les citoyens a résister a la dictature qui s’installe au Venezuela. Alors qu’à aucun moment Globovision n’interrompt ses programmes, puisque sa fréquence légale et habituelle ne fait pas problème, les fonctionnaires de la Commission sont conspués et une grenade est lancée par un commando nocturne contre leurs bureaux.
Liberté d’expression ou dictature médiatique ?

Malgré l’échec de leur putsch, tous ces medias continuent quotidiennement á appeler les militaires d’« agir vite » pour renverser le président, et accentuent leur pression sur le Conseil Electoral, a quelques semaines du referendum présidentiel. Au sein des programmes la contradiction politique est pratiquement nulle. « Que Chavez s’en aille » est le refrain quotidien répeté sur toutes les ondes par les politiques, journalistes, experts, bien d’accord entre eux.

Venevision, RCTV, Televen, CMT, Globovision, la radio privée, qui occupent 95% du spectre hertzien, et neuf journaux sur dix, appartiennent a l’opposition. Comme hier au Chili ou au Nicaragua, ils se servent de « la liberté d’expression » comme axe central de la guerre médiatique contre un gouvernement anti-néolibéral, qui a rétabli la souveraineté sur le pétrole, et qui gène beaucoup l’administration Bush. Des medias par ailleurs racistes (Chavez, certains de ses ministres, voire les ambassadeurs et présidentes africains qui le visitent, sont traites de « singes », ce qui a suscite des protestations diplomatiques auprès d’une des chaînes, RCTV, en mars 2004). Le gouvernement Chavez, pour sa part, n’a emprisonne aucun journaliste, fermé aucun média, censuré aucun article. Pourquoi, des lors, les rapports de Reporters Sans Frontières fait-il de Chavez une de ses cibles et valident-ils les allégations des médias privés selon lesquelles le gouvernement Chavez réprime la liberté d’expression ?
La stratégie de RSF au Venezuela

Des ses premiers rapports en 2000, RSF parle de Hugo Chavez comme d’un futur Castro. On découvre alors que la correspondante choisie par RSF à Caracas, Maria José Pérez Schael, est ... conseillère de l’opposition. Dans El Universal, en 2002, l’honorable correspondante de RSF parle des putschistes : « mon coeur vibre á la vue des militaires insurgés, de ces hommes vertueux qui défilent sous nos couleurs nationales ». Face aux protestations RSF se résigne á choisir un autre collaborateur.

Mais RSF continue de valider sans contre-enquête la version des médias d’opposition. Et omet de dire, par exemple, que des tribunaux vénézuéliens ont établi un lien entre des militaires putschistes et les « auto-attentats » comme celui de Globovision destinés à nourrir une image mondiale répétitive a souhait. A contrario, lorsque la télévision associative Catia Tve, dont les programmes sont fabriques directement par les habitants des barrios (quartiers populaires) et qui émet sur tout l’Ouest de Caracas, est fermée en juin 2003 par un maire d’opposition, RSF, visiblement gêné par le fait que le seul media ferme au Venezuela l’ait été par l’opposition, annonce précipitamment, en septembre 2003 sa « réouverture ». C’est faux. A l’heure où nous écrivons (juin 2004), Catia TVE n’a toujours pas repris ses émissions.

La journaliste Naomi Klein s’est étonnée que RSF fasse du gouvernement Chavez une menace pour la liberté d’expression. Selon elle la plus grave menace provient, dans la réalité, de médias capables d’organiser un coup d’Etat et de groupes transnationaux dont le propriétaire, Gustavo Cisneros, ne cache pas son désir de devenir le futur président du Vénézuéla. Récemment le cinéaste argentin Solanas et l’écrivain uruguayen Eduardo Galeano, qu’on ne peut suspecter de naïveté en matière de Droits de l’Homme, ont témoigné de "l’incroyable liberté d’expression en vigueur au Venezuela".Curieusement les medias français, comme le Monde ou Libération mais aussi Charlie Hebdo récemment, emboîtent le pas aux medias prives vénézuéliens. Seul le Figaro, paradoxalement, a échappé jusqu’ici à cette hystérie. Le patron de RSF Robert Ménard, lui, relaie et renforce les campagnes des empires médiatiques contre une démocratie transformée en « futur Cuba ». Dans la nouvelle revue « Médias » (la revue de ceux qui ne veulent pas critiquer les médias) détenue en partie par RSF, Robert Ménard signe récemment avec Pierre Veilletet un long article plein de fiel sur le thème « La guérilla des altermondialistes contre l’info ». Les auteurs pestent contre Bourdieu, Ramonet, PLPL, Halimi, puis écrivent : « Les “alters” ont toutes les indulgences pour l’ex-putschiste Hugo Chavez, ce caudillo d’opérette qui ruine son pays mais se contente - pour l’instant ? - de discours à la Castro sans trop de conséquences réelles pour les libertés de ses concitoyens ». Ménard reproche ensuite à Ramonet de « passer sous silence les discours virulents d’Hugo Chavez contre la presse, les débordements et les réactions de ses partisans, l’impunité dont ils bénéficient ».

RSF n’existait pas encore quand Armand Mattelard analysant l’alliance des grands médias et de la SIP (association de propriétaires de médias) dans le renversement d’Allende, écrivait : « L’enquête judiciaire sur l’administration du journal El Mercurio, accusé d’irrégularités fiscales, a servi de prétexte pour dénoncer de soi-disant mesures coercitives contre la "presse libre". (..) Le message émis par la presse de la bourgeoisie chilienne revient à sa source, renforcé par l’autorité que lui confère le fait d’avoir été reproduit à l’étranger. (..) Nous sommes en présence d’une SIP tautologique. Sa campagne n’est qu’un immense serpent qui se mord la queue. » Au moment où s’effrite en France l’aura d’intellectuels médiatiques et experts en « Droits de l’Homme » qui ont appuyé une guerre dont la barbarie était prévisible, il est temps d’enquêter sur la stratégie politique de Robert Ménard, à travers RSF, au Venezuela.

Thierry Deronne
Periodista belga residente en Venezuela desde hace ocho años.




---Entrevue avec Mario Sanoja
Venezuela : Washington prépare un nouveau plan pour renverser Chavez
par Claudia Jardim*
Interview de Mario Sanoja, docteur en anthropologie, membre de l’Académie nationale d’Histoire, professeur titulaire à l’Université centrale du Venezuela.

Le gouvernement et l’opposition ont commencé la campagne électorale au Venezuela. Les deux mois qui séparent les forces politiques du référendum révocatoire du mandat présidentiel seront marqués par des pressions externes, avec un nouveau plan qui sera appliqué par les Etats-Unis en Amérique latine : la fraude électorale. Le point de vue de Mario Sanoja sur la situation est que l’opposition « n’a jamais voulu le référendum ». Sanoja pense que l’Organisation des Etats américains (OEA) et le Centre Carter seront les armes utilisées par les Etats-Unis « pour favoriser une nouvelle fraude ».

- Comment est divisée la société vénézuélienne qui participera au référendum révocatoire le 15 août ?

- Le nombre de signatures que l’opposition a récolté contre le président Hugo Chavez montre qu’ils rassemblent 20% de la population. Les 80% restants sont divisés entre ceux qui soutiennent Chavez et ceux qui s’abstiendront de voter.

La dite opposition perd de ses partisans car la population a souffert de la violence utilisée par certains groupes qui en font partie. Curieusement, la répression de la droite s’est exercée sur les siens. Durant le sabotage pétrolier, les quartiers sont restés sans combustible. Durant deux mois, ils ont vécu dans un état de déséquilibre terrible. En février, les guarimbas (protestations violentes sous forme de blocages de rues qui ont fait au moins sept morts et des dizaines de blessés) ont séquestré des personnes de la classe moyenne et des classes aisées de Caracas durant quasi une semaine. Du fascisme pur et dur.

- Que pensez-vous de ce type de stratégie pour éliminer Chavez du pouvoir ?

- L’opposition n’est rien de plus qu’un agent des Etats-Unis. Il est important de comprendre que le Venezuela ne fait pas face à un pouvoir d’opposition interne mais à un pouvoir mondial, également médiatique, depuis les Etats-Unis, l’Europe et l’Amérique latine même, dans une offensive que je considère plus grave que l’embargo sur Cuba, parce que l’embargo fonctionne depuis l’extérieur, mais à l’intérieur les Cubains ont le contrôle de la situation.

- Quels sont les intérêts en jeu ?

- Le jeu tourne principalement autour d’intérêts pétroliers. L’élément central, c’est le pétrole. En décembre 2002, quand le sabotage pétrolier a eu lieu, cela était connecté à l’invasion de l’Irak. On prévoyait qu’en cinq jours, Chavez tomberait et que la réserve pétrolière du Venezuela serait garantie pour les Etats-Unis. Il est important de savoir que le sabotage ne s’est pas fait depuis l’entreprise Pétroles du Venezuela S.A (PDVSA) mais depuis l’hôtel Hilton, à partir de l’entreprise INTESA qui possédait tous les codes électroniques de sécurité de la compagnie pétrolière. Avec ça, ils ont fait en sorte que la production tombe quasiment à 100,000 barils par jour, quand normalement ce sont plus de deux millions qui sont produits.

Le plan, c’était de privatiser PDVSA. Tous ses dirigeants étaient des agents des Etats-Unis. L’ex-président de PDVSA, Luis Giusti, a été nommé assesseur pétrolier de George W. Bush quand Chavez a été élu. Nous sommes en train d’affronter le clan Bush, non pas la Coordination démocratique (la coalition d’opposition, ndlr).

- Quel pourrait être la stratégie de l’opposition pour parvenir à révoquer le mandat présidentiel ?

- L’opposition ne voulait pas le référendum, elle ne l’a jamais voulu. Toutes les fraudes, le sabotage du système électoral, c’était pour provoquer le gouvernement qui pouvait ne pas accepter le résultat du Conseil national électoral (CNE), sous prétexte de fraude. Ils étaient sûrs qu’ils ne pourraient jamais réunir les signatures. Et dans le pire des cas, Chavez dénoncerait les irrégularités et, sous les yeux des observateurs internationaux, il serait qualifié de tyran.

- Et si cela s’était passé de cette façon ?

- Une offensive mondiale aurait commencé, en débutant par l’OEA et le Centre Carter qui ont déjà démontré qu’ils agissaient comme des agents du département d’Etat des Etats-Unis au Venezuela. Ils se sont convertis en porte-paroles de l’opposition au lieu d’être des observateurs. Ce qui était en train de se préparer était l’application de la Charte démocratique interaméricaine de l’OEA, légitimant une intervention internationale au Venezuela.

- Ce scénario a été préparé par le sous-secrétaire d’Etat des Etats-Unis pour l’Amérique latine, Roger Noriega, une semaine avant les incidents...

- Exactement. C’est ce qui était préparé. Les Etats-Unis élaborent une série de plans. Le plan Chili s’est appliqué ici avec le coup d’Etat. Ensuite, ils ont appliqué le plan Nicaragua, avec le financement des paramilitaires. Maintenant, le plan est nouveau car il consiste en une intervention directe dans le processus électoral, des fraudes, via l’informatique.

- Quelles sont les garanties que le système électoral ne sera pas aussi enfreint durant le référendum ?

- Désormais, des machines de vote vont être utilisées, elles impriment un justificatif de vote qui doit être déposé dans une urne, il y aura alors deux contrôles de vote. Cela rend plus difficile les fraudes. Dans une élection comme celle-ci, les chances de gagner de l’opposition sont minces. Eux étaient convaincus qu’il n’y aurait pas de référendum et qu’on allait plonger dans une crise sociale, une guerre civile. Maintenant il y a référendum, alors que vont-ils faire ? Ils vont devoir faire face à une élection à laquelle ils n’étaient pas préparés. Ils devront faire une fraude à grande échelle pour réunir les presque quatre millions de votes que l’opposition n’a pas.

- Quel est le scénario probable pour les deux mois qui vont précéder le référendum ?

- L’opposition va vouloir négocier car en plus du référendum présidentiel va avoir lieu un référendum pour neuf députés de l’opposition qui peuvent être limogés. Si cela a lieu, et c’est un scénario presque certain, le gouvernement peut consolider sa majorité à l’Assemblée nationale. S’ils perdent également le référendum présidentiel, ils peuvent se tourner vers la violence, le terrorisme, comme ils l’ont déjà fait.

- Quelles sont les chances que le président continue à assumer le pouvoir ?

- Les chances sont grandes. Quels sont les arguments que l’opposition va utiliser pour convaincre les 80% de la population qui ne voulaient pas de référendum ? Vont-ils dire qu’ils veulent en finir avec les projets populaires ? Il est même très difficile de convaincre les dits « ni-ni » (qui ne sont ni d’un côté ni de l’autre) de les appuyer, après avoir souffert tellement de la violence. L’opposition représente une minorité pas vraiment compacte, sans objectifs clairs sinon de faire tomber Chavez, mais cet argument est déjà passé de mode, il ne provoque déjà plus l’enthousiasme.

Quant à Chavez, il a réussi à sortir le pays de la crise provoquée en 2002 par les grèves et les sabotages. En ce moment, l’économie vénézuélienne est la quatrième d’Amérique latine, les commerces prospèrent et il y a une quantité énorme d’argent en circulation, conséquence de l’augmentation de la rente pétrolière et des recettes fiscales, investie ensuite dans des politiques sociales.

Au milieu de cette offensive mondiale, les mouvements sociaux latino-américains soutiennent chaque fois plus fort le processus politique conduit par Hugo Chavez.

Justement parce qu’il canalise, pour l’ensemble du continent, ce discours anti-impérialiste et d’intégration de l’Amérique latine. La conscience de la population se réveille petit à petit. Chavez a montré une troisième voie, qui n’est pas le chemin précédent qui menaçait la vie des gens, et ce n’est pas non plus la voie néolibérale, dans laquelle la majorité doit vivre dans un état de pauvreté pour bénéficier à une minorité qui s’approprie les richesses.

- Qu’est-ce qui peut alors empêcher ce gouvernement de terminer son mandat ?

- La menace principale est l’intervention des Etats-Unis, à travers l’OEA et le Centre Carter, pour encourager une nouvelle fraude. Si les élections sont claires, Chavez gagnera avec une large majorité des votes. Washington pourra alors utiliser l’OEA comme instrument politique pour créer un sabotage politico-économique, et intervenir dans le pays. Je ne pense pas qu’ils essaient un nouveau coup d’Etat, car les militaires sont avec le gouvernement. La stratégie devra être différente. Ils ont déjà commencé à propager des rumeurs sur une invasion de marines, liée au retrait de troupes étasunienne en Corée du Sud et désormais stationnées au Panama, c’est-à-dire encercler les Caraïbes et maintenir la présence belliqueuse étasunienne.

Traduction : Cynthia Benoist
Claudia Jardim
Periodista brasileña. Jornalista Brasileira.




Sérieux....j'aurais continuer parce que de la magouille de ton côté mon chamipon de la dictée, y a que ça! Vous êtes des menteurs, des négationistes, des comploteurs, des fraudeurs, bref, la tricherie, ça vous connait! Assassinats, massacres (Colombie sous Uribe, en ce moement), coups d'état, dictatures, violentes répressions, invasions militaires illégales, contestation du consensus scientifique sur les réchauffements climatiques...j'en oublies? Aides moi Saint-Pierre, toute cette frustation m'empêche de réfléchir!


Tu te rappelles la crise de RCTV? Cette station a passé 7 ans à demander au peuple de prendre les armes contre Chavez démocratiquement élu, c'est ce que tu défends mon champion de la dictée! Ouf, tu en as de la lecture!
 
" J a dit...

Allez donc voir ceci:

www.courrierinternational.com/article.asp?obj_id=76295

Vous verrez, le château de cartes s'écroule... "


-Vous parlez de militaires, pas de peuple?! Aucun sens! Ces mêmes militaires ont servi, donc tuer des civils, pour les anciens gouvernements. Ils sont volatiles et oui, pourraient assassiner Chavez avec un peu d'aide de la C.I.A.. ce la ne remet pas en cause le socialisme et l'appui qu'il a du peuple...complètement marteau! Les assassinats internes sont choses courantes, car comme vous, il y en a d'autres qui sont opportunistes et qui vendraient leur mère pour quelques billets américains. L'appui du peuple est parcontre incontestable, les luttes de pouvoir sont fréquentes...il n'y a qu'à regarder ce que Mario Ducon a fait le soir du débat pour gravir les échelons, le papier du viaduc, c'était pas fort!
 
"C'est drôle mais le sieur Saint-Pierre ne trouve rien à redire quand il s'agit de la répression des gouvernements de droite comme à Oaxaca au Mexique l'année dernière lors de la grève des enseignants. La violence de la répression gouvernementale a été inouïe et sans limites.

Garde Rouge"


-Un mort quotidiennement du côté des manifestants, rien de moins!
 
"Toutefois, c'est au peuple vénézuélien de choisir sa destinée. Chavez a été élu à deux reprises, il est tout à fait légitime."

-En fait, plus que ça. il faudrait aussi calculer les référendums gagnés haut la main. Je comprends pas que tu te dises de gauche, mais anti-Chavez. Il n'a tué personne pour y arriver, il a joué le jeu des capitalistes et il a gagné haut-la-main et je crois que ça se répètera s'il ne commet pas d'erreur (ce qui serait con), mais parcontre, les médias internationaux font tout leur possible pour le discréditer et donner crédit à l'oligarchie, seule opposition réelle et soutenue (par moin de 10%, les bourgeois). Cette oligarchie a tué dans le passé des vénézuéliens comme s'il s'agissait de bétail. Cette oligarchie a comploté pour assassiner Chavez, elle agît de la même façon qu'Uribe agît en ce moment même sur la Colombie. Quand ils percoivent un ennemi politique, ils l'abbattent avec le soutiens du gouvernement américain , et canadien désormais!

Expliques moi Mickey Mouse ce que tu n'aimes pas de "cette" gauche là...je ne te suis pas...
 
Mais qu'est-ce que c'est que ce zouf?
Sylvain Guillemette, insérer un simple lien, est-ce que ça n'aurait pas suffit au lieu de polluer la section commentaires avec tes copier-coller obèses?

Bon, la réalité maintenant. Connais-tu des Vénézuéliens? Moi, si. Plusieurs même. L'un d'eux a aussi travaillé pour moi pendant plusieurs années. Ils ont quitté le Vénézuéla juste un peu avant le coup d'état. Visionnaires, il faut croire.

Eux, ils savent qui est Chavez.

La Gauche est toujours prompte à vanter les mérites apparents du socialisme: éducation et soins de santé gratuits. Ah, la belle affaire. À Cuba, ils sont éduqués et soignés "gratissse". Par contre, ils doivent s'identifier avant d'aller pisser. S'ils sont homosexuels, bye bye. S'ils sont journalistes, bye bye.

Je suis d'accord avec toi, il faut s'informer à différentes sources, ce que je tente de faire le plus possible. Je ne dénigres pas toutes les politiques de Chavez. Mais un fait demeure: il fait une gestion approximative du pays, et glisse dangereusement vers le totalitarisme. Il devrait, si les auteurs de ce site respectent leur logique, faire partie de leur liste de "surveillance".

En terminant, monsieur Guillemette, êtes-vous capable de parler autrement qu'un charretier? Vos insultes incessantes, vos crachats fielleux finissent par être lassants.
 
Excusez-moi, veuillez ne pas mettre les gros textes dans les commentaires. ça prend vraiment trop de place... faites juste un lien !

Par contre, ils doivent s'identifier avant d'aller pisser. S'ils sont homosexuels, bye bye. S'ils sont journalistes, bye bye.

HA HA HA HA !!
 
"Plusieurs jours après cet accrochage, Chávez assistait stupéfait à une attaque en règle, lancée par un autre de ses plus fidèles camarades, contre le socialisme du XXIe siècle promu par le leader bolivarien. "Un pays peut faire l'erreur de se dire socialiste et pratiquer en réalité un capitalisme d'Etat", a déclaré Raúl Isaías Baduel dans son discours de départ en tant que général en chef de l'armée vénézuélienne et ministre de la Défense sortant. "


-Parcontre, l'accusation de pratiquer du capitalisme d'état ne me laisse pas sans y réfléchir, car en effet, le socialisme n'est pas encore une réalité au Vénézuéla, mais c'est plus long que de dire "bonjour". Exemple: le pétrole... Mais de là soutenir que le château s'effondre...

Si une révolution se base sur l'appui de l'armée au lieu du peuple...ce n'est pas ma perception, désolé...
 
Jacques, pour ta part, t'es déconnecté! Ton pays le Canada est un échec total, comme les États-Unis et tous les autres. Il y a eu constat scientifique sur votre système et l'environnement, vous êtes aujourd'hui au banc des accusés, tu vois? alors inutile de pointer des clowns en chef qui ont fait mieux en moins de 10 ans que le capitalisme. Ils ne feront pas mieux longtemps étant donné que le capitalisme égoïste a gradé pour lui-seul les chances de démontrer sa fonctionnalité. Le capitalisme a détruit la seule planète habitable à des milliers d'années lumières à la ronde, vas tête baissée!
 
@Guillemette:
Mon pays (qui est aussi le tien, je crois), est en excellent état. Celui des USA est, je crois, encore en meilleur état que le nôtre.

Le succès d'un pays ne se mesure pas en semaines, ni même en années, mais sur une période bien plus longue. Ta courte vue t'empêche sans doute de voir les dégâts que Chavez est en train d'infliger à son peuple. Nous nous en reparlerons dans quelques dizaines d'années. D'une part, tu seras alors suffisamment mature pour soutenir une conversation raisonnable, et, moi, je serai encore en vie grâce à notre merveilleuse qualité de vie et liberté d'expression.
 
Qualité de vie lorsqu'il faut se soumettre à l'esclavagisme des employeurs ?

Liberté d'expression alors que ce blogue même se fait pointer du doigt pour être fermée ?

Pourquoi joues-tu le fantaisiste ?
 
" Jacques Saint-Pierre a dit...

Mais qu'est-ce que c'est que ce zouf?
Sylvain Guillemette, insérer un simple lien, est-ce que ça n'aurait pas suffit au lieu de polluer la section commentaires avec tes copier-coller obèses?"

-Hey le trou de cul! Je me suis
retenu de te traiter de nom criss de cave! T'es une calisse de merde et j'espère que tu as le cancer dans ton air si supérieur (Les inuits ont développé le cancer de la prostate grâce au merveilleux "fasfood") sinon que tu vas le pogner assez vite pour laisser un peu d'air respirable à ceux qui en méritent!



"Bon, la réalité maintenant. Connais-tu des Vénézuéliens? Moi, si. Plusieurs même. L'un d'eux a aussi travaillé pour moi pendant plusieurs années. Ils ont quitté le Vénézuéla juste un peu avant le coup d'état. Visionnaires, il faut croire."

-Oui, j'en connais des vénézuéliens, pis ce sont des camarades, pas des ex-soumis exploités à ma botte endoctrinés dans ce système d'esclavage accepté. Coup d'état? Hey le toton, un coup d'état avec un peuple derrière, on appelle ça une révolution! Ton calis de vénézuélien a justement rien compris pis de t'avoir cotoyé, sa capacité à réfléchir doit avoir baissé un tantinet! Une majorité de vénézuéliens appuie Chavez, le tiens, non. Wow! La crédibilité sort de la bouche de ce &??% là! Vive Saint-Pierre et la vérité!


"La Gauche est toujours prompte à vanter les mérites apparents du socialisme: éducation et soins de santé gratuits. Ah, la belle affaire. À Cuba, ils sont éduqués et soignés "gratissse". Par contre, ils doivent s'identifier avant d'aller pisser. S'ils sont homosexuels, bye bye. S'ils sont journalistes, bye bye."

-Au risque de me répéter le toton, on appuie les bonnes idées cubaines, mais on veut pas d'un Québec-cubain, pigé? La peine de mort, je suis contre...


"Eux, ils savent qui est Chavez. "

-La majorité "savent", ou la minorité qui soutient la bourgeoisie (oligarchie) qui tuait des manifestant criant famine? Sti que t'es toton quand tu veux!


"Mais un fait demeure: il fait une gestion approximative du pays, et glisse dangereusement vers le totalitarisme. Il devrait, si les auteurs de ce site respectent leur logique, faire partie de leur liste de "surveillance"."


-C'est la seule intelligente que t'as dit de la journée! J'approuve.



"En terminant, monsieur Guillemette, êtes-vous capable de parler autrement qu'un charretier? Vos insultes incessantes, vos crachats fielleux finissent par être lassants."

Isshhhh! T'as pas dû aimer les pragraphes précédents... Mhhhh, Saint-Pierre, je ne t'ai guère insulterm je réfute tes affirmations, je te dis négationiste, menteur et propagandiste aussi. Je te dis entre autre partisan aveugle de la doctrine capitaliste dans un autre billet... Je ne te traite pas de cave, de morron, de trou-de-cul etc... Là, tu as commencé ici: " Mais qu'est-ce que c'est que ce zouf?" Je te suis...

Cesses et je cesserai..., mais pas question que je me laisse traiter de zouf, par un gars qui crache peu importe sur la gauche entière (un paquet panier) sauf ici ("Je ne dénigres pas toutes les politiques de Chavez."). T'as du chemin aussi à faire côté respect mon ami le dictionnaire...



Désolé pour les textes, mais les liens n'obligent pas nécessairement le lecteur à les voir, et d'après moi, les magouilles multiples de la droite devaient être étalées sur la place publique et celles-ci ne constituent en fait qu'une moitié de page sur un lot de 10 pages, j'aurais pu être méchant!



" Jacques Saint-Pierre a dit...

@Guillemette:
Mon pays (qui est aussi le tien, je crois), est en excellent état. Celui des USA est, je crois, encore en meilleur état que le nôtre."

-Non, je ne me sens aucunement canadien, surtout en conaissant l'histoire du Canada, je n'en éprouve aucune fierté, toi oui?
Les États-Unis? Je ne te croyais pas si atteint...

"Le succès d'un pays ne se mesure pas en semaines, ni même en années, mais sur une période bien plus longue. Ta courte vue t'empêche sans doute de voir les dégâts que Chavez est en train d'infliger à son peuple. Nous nous en reparlerons dans quelques dizaines d'années. D'une part, tu seras alors suffisamment mature pour soutenir une conversation raisonnable, et, moi, je serai encore en vie grâce à notre merveilleuse qualité de vie et liberté d'expression."

-Mhhhh, t'as rien pigé je crois...
Ton pays le Canada ne peut, par simple question de priorité, envoyer des médecins par dizaines à l'étranger. Cuba en envoit des milliers sans toutefois toucher à l'attente des cubains en sol cubain. 17 000 médecins sont en ce moment au Vénézuéla, ils travaillent pour des bouts de sandwich, t'en connais un tas de médecins québécois et canadiens ou pire encore, américain qui voudraient travailler à rabais? Un système socialiste crée des mères Thérèsa par milliers, un système capitaliste crée des médecins fuyant les conditions pour se garocher dans les bras du plus offrant, opportunistes coimme dans l'idéologie que vous prônez.

Cuba est un pays du tiers monde en plus touché poar un embargo illégal, malgré cela, il parvient à atteindre des niveaux de longévité semblables aux nords-américains. Tout n'est qu'une question de priorité!

http://perspective.usherbrooke.ca/bilan/tend/CUB/en/SP.DYN.LE00.IN.html

Ton système nord-américain, advenant qu'il soit étendu à la planète entière, coûte 7 planètes Terre, t'es loin du réalisme mon cher! Après ça nous traite d'utopistes!

Tu as lu les rapports des scientifiques sur l'état de la planète ou tu connais un autre terrien qui a travaillé pour toi qui dit le contraire?

T'es vraiment tordant Saint-Pierre! T'es une farce et non, je crois pas que tu aies le temps de converser encore avec moi plus tard. Faudra d'abord que tu cesses de mettre la gauche dans un panier pré-étiqueté. La gauche c'est vaste contrairement à la droite...

Revenant à Chavez, même si mes textes sont longs, ils prouvent néanmoins que c'est la droite qui est une salope au Vénézuéla et défendre ce qu'elle fait relève de...faut être con pas à peu près!
 
"Celui des USA est, je crois, encore en meilleur état que le nôtre.""

-Les États-Unis doivent toutes leurs dernières avancés sur l'impérialisme et l'exploitation étrangère de la main d'oeuvre et des ressources. doit-on évoquer le massacre de tous les habitants avant les États-Unis? Doit-on "encore" énumérer les dernières actions des U.S.A. depuis plus d'un siècle? Fais un petit retour sur le blog, tu peux les relire et alleer voir tant qu'à y être les multiples complots, assassinats, coups d'état, massacres, etc... La bombe atomique, on en parle? Hiroshima et Nagasaki? Hiroshima fût bombardé alors que les japonais offraient la capitulation depuis au moins 6 mois, mais faire peur à Staline tout en massacrant des dizaines, voire centaines de milliers de japonais (civils pêcheurs) fût plus important! Ouf! Quelle histoire glorifiante!
 
" Jacques Saint-Pierre a dit...

@Guillemette:
Mon pays (qui est aussi le tien, je crois), est en excellent état. "

-Ton pays fait entre autre du commerce avec un état de droite, la Colombie, qui a perpétré plus de 350 massacres de la "méchante go-gauche" dans divers villages, femmes et enfants, aucune discrimination, les balles doivent être ainsi... Néanmoins, Harper a annoncé des contrats juteux avec cette dictature totalitaire et autoritairement répressivement abusive! Un état terroristes, rien de moins!

Je l'ai enregistré, je peux t'envoyer une copie par la poste Saint-Pierre.

http://www.radio-canada.ca
/actualite/v2/enjeux/guide-horaire
.asp?numero=432&PK=432
 
Euhhh...

Est-ce que Sylvain Guillemette est une vraie personne? J'ai l'impression de subir les attaques du bonhomme sept heures...

Sylvain, si tu existes vraiment: Merci. Merci d'être au parti communiste. Grâce à toi, ce parti ne fera jamais bonne figure ici. Grâce à des gens comme toi, le communisme perd en crédibilité chaque fois que tu ouvres la bouche ou que tu touches à ton clavier et que, par chance, tu es connecté à Internet.

Quand à tes menaces de mort: à quoi servirait d'y donner suite? Je ne suis même pas certain qu'un juge pourrait conclure que tu avais toutes tes facultés au moment tu les a proférées.

Un jour, tu comprendras. Tu te calmeras. Tu verras que tout n'est pas si simple (ou aussi compliqué que dans tes idées embrouillées). Nous reparlerons peut-être. Pour l'instant, tu me sembles un brin hystérique et je te laisses te "dépomper".
 
Coudonc, mon cher Jacques. À part jouer dans la condescendance et dans le mépris, es-tu capable d'amener des arguments?
 
Et vous, cher anonyme,

À part vous cacher derrière un pseudonyme sourissimien, êtes-vous capable de lire mes arguments?
 
Encore une fois mon Jacques quand il s'agit de dénoncer la répression des gouvernements de droite, comme ceux qui ont précédés Chavez au Venezuela, tu es complètement silencieux.

On pourrait parler aussi de Suharto en Indonésie qui a tué près d'un million de personnes en 1965 avec l'aide de tes amis américains.

Garde Rouge
 
@Anonyme,

Les dictateurs, de quelque souche qu'ils soient, et avec quelque appui qu'ils puissent avoir, sont des dictateurs. Alors, non, je n'appuie pas, en attaquant Chavez, ses prédécesseurs ou quelque autre dictateur, présent ou passé.

Mugabe, Castro, Ortega, Omar, Pot, Marcos, et maintenant Chavez et consorts ne sont pas des gens que j'admire. Ce qui m'indigne dans les billets ici, c'est cet amalgame automatique qui est fait entre les "révolutionnaires" (traduction: bon) et les "impérialistes" (traduction: Israël et les USA, méchants).

Ces étiquettes que vous apposez si aisément ne collent pas à moi.

Alors, non, je ne parlais pas de ces autres dictateurs car je tentais, netiquette oblige, de rester dans le sujet. Guillemette ne me rend pas la tâche facile en ce sens.
 
La vague progressiste prend de l'ampleur en Amérique Latine en conséquence des abus du néolibéralisme. N'importe qui avec un peu de bon sens peut s'en rendre compte. Voir deux textes sur le sujet:

http://pourquedemainsoit.blogspot.com/2007/05/un-nouvel-effet-domino.html


http://pourquedemainsoit.blogspot.com/2007/07/la-richesse-de-lun-est-la-pauvret-dun.html
 
Pourtant les gens de droite ont toujours appuyés des dictateurs pro-impérialistes comme Pinochet, Marcos, Duvalier et Suharto et ont fermé les yeux sur leurs crimes. Chavez en passant n'est pas un dictateur, il est élu démocratiquement et ses opposants, malgré la fermeture de RCTV, ont toute la latitude nécessaire pour faire leur propagande belliciste, raciste et haineuse. Après tout Chavez est un indigène.

Garde Rouge
 
Salut Jacques! Tu nous voyais comme des radicaux de gauche sur Un Homme En Colère, mais tu seras sûrement bien accueilli sur ce blogue! (Note à nos amis de RW: nous connaissons bien le personnage Saint-Pierre. Plus à droite que ça, tu meurs!)
 
"Sylvain, si tu existes vraiment: Merci. Merci d'être au parti communiste. Grâce à toi, ce parti ne fera jamais bonne figure ici. Grâce à des gens comme toi, le communisme perd en crédibilité chaque fois que tu ouvres la bouche ou que tu touches à ton clavier et que, par chance, tu es connecté à Internet."

-Je m'excuse le clown en chef, mais tu es plaqué au murs chaque fois. Tu ne sais plus quoi dire et ça parraît. Me dire que je détruis une crédibilité alors que tu appuies ce que tu appuies, tu fais pitié Saint-Pierre, tu fais pitié... Tu peux bien appuyer Tel-Aviv et Washington...

"Quand à tes menaces de mort: à quoi servirait d'y donner suite? Je ne suis même pas certain qu'un juge pourrait conclure que tu avais toutes tes facultés au moment tu les a proférées."

-Je ne te menace pas de mort, je souhaite que tu meurts...tu as de la misère avec ta compréhension de texte petit vilain...je vais te donner de la copie!


"Un jour, tu comprendras. Tu te calmeras. Tu verras que tout n'est pas si simple (ou aussi compliqué que dans tes idées embrouillées). Nous reparlerons peut-être. Pour l'instant, tu me sembles un brin hystérique et je te laisses te "dépomper"."

-Mhhh...tu es bouché je crois. Jamais je n'appuierai tes positions, tu appuies Goliath dans un combat contre David et en plus Goliath est illégal. Tu appuies les criminels, aux yeux de toutes et tous, tu les appuies. Nous te mettons des faits dans la face et tu te replies en disant que je suis hystérique, tu fais pitié...
Saint-Pierre croit qu'il faut armer les puissances entourant les méchants iraniens, comme s'ils étaient des anges eux. L'arabie Saoudite fait encore ses éxécutions en public, comme les talibans. Quand on écoute les Saint-Pierre et compagnie, c'est deux poids, deux mesures. Ça accuse sans arrêt les autres pays (Axe du Mal) de faire des choses que les pays alliés des États-Unis font en triple! Quelle crédibilité!

" Jacques Saint-Pierre a dit...

@Anonyme,

Les dictateurs, de quelque souche qu'ils soient, et avec quelque appui qu'ils puissent avoir, sont des dictateurs. Alors, non, je n'appuie pas, en attaquant Chavez, ses prédécesseurs ou quelque autre dictateur, présent ou passé."

-Chavez a gagné des élections démocratiques et surveillées plus d'une fois et des référendums sur sa révocation hau-la-main. Chavez n'est donc pas un dictateur, fais attention à tes propos, ne tombes pas dans les accusations de RCTV.



"Mugabe, Castro, Ortega, Omar, Pot, Marcos, et maintenant Chavez et consorts ne sont pas des gens que j'admire. Ce qui m'indigne dans les billets ici, c'est cet amalgame automatique qui est fait entre les "révolutionnaires" (traduction: bon) et les "impérialistes" (traduction: Israël et les USA, méchants)."



-Je donne rarement le premier commentaire justement pour voir les réactions contraires et automatiques comme les tiennes. Tu attaques automatiquement n'importe quelle gauche, mais tu défends d'un autre côté le pays le plus répressif de notre ère et maintenant embarqué dans une logique impériale. Tu es une carricature et quand tu es bouché, tu sorts les "Un jour, tu comprendras. Tu te calmeras. Tu verras que tout n'est pas si simple (ou aussi compliqué que dans tes idées embrouillées). Nous reparlerons peut-être. Pour l'instant, tu me sembles un brin hystérique et je te laisses te "dépomper"." Je comprend très bien dce qui se passe, tu es l'un de ces dinosaures défendant archaïquement ce système esclavagiste qu'est le capitalisme pour les masses du monde entier. Tu t'acharnes à nous attaquer et miner notre crédibilité, mais la tienne est en sérieux danger...
Et, oui, Israël et les États-Unis sont méchants, que veux-tu? On regarde les faits en face et ça donne ça! Si tu as la tête dans le sable et que tous les crimes de ces deux pays ne te font jamais verser une larme...je laisse les autres te juger, mais n'accuses personne de tomber dans la partisanerie, tu serais mal placé.



-Merci Jimmy St-Gelais pour les liens...


" Jimmy St-Gelais a dit...

Salut Jacques! Tu nous voyais comme des radicaux de gauche sur Un Homme En Colère, mais tu seras sûrement bien accueilli sur ce blogue! (Note à nos amis de RW: nous connaissons bien le personnage Saint-Pierre. Plus à droite que ça, tu meurs!) "

-On a remarqué. Il ferme totalement les yeux sur certains crimes flagrants, mais se les ouvre un peu trop grand sur les accusations portées par des groupes tels, les bourgeois, administration américaine et israélienne. Il n'apporte pas d'argument digne de ce nom et nous l'avons innondé de faits et d'arguments.

(En ce moment j'appuie Chavez, mais s'il fait des actions plutôt louches, je penserai de lui les mêmes choses qu'à propos de Staline. Saint-Pierre mets tout dans un panier étiqueté, juge Chavez sans connaître l'histoire, d'ailleurs s'il lisait ma brique de texte, il ne pourrait que constater que sa droite est criminelle à l'os. J'aurais pu mettre le reste des 10 pages qu'il y avait à raison de près de 20 textes par page, mais ça ne sert à rien dans son cas, il ferme les yeux sur ces crimes, car c'est un négationiste vendu à la boourgeoisie, probablement un disciple fécalien.)
 
Très bon blog en passant Jimmy!
 
Marcos un dictateur ? Tu parles du sous-commandant Marcos, porte-parole de l'armée zapatiste au Méxique là ?
 
«Jacques Saint-Pierre a dit...
Et vous, cher anonyme,

À part vous cacher derrière un pseudonyme sourissimien, êtes-vous capable de lire mes arguments?»

Désolé de ne pas m'être identifié! Je me nomme Louis-Philippe et je vis dans la région de Québec.

Eh oui... Je suis en mesure de lire vos arguments! Ça fait à peu près depuis mon primaire que je sais lire!

Vous apportez des arguments, c'est bien! Toutefois... Qu'en est-il de leur qualité? Vous jouez souvent sur les «argumentums ad hominem». Quand vous attaquez quelqu'un ou quelqu'une sur la qualité de son orthographe, quand vous attaquez quelqu'un ou quelqu'une sur sa supposée situation financière (un «ad hominem» mélangé avec un de type «homme de paille»... pour les amateurs et les amatrices de sophismes, vous êtes servi-e-s!), laissez-moi vous dire que c'est pas fort ben ben!

Toutefois, je concède quelque chose. À travers vos torrents de sophismes et d'arguments fallacieux, il y a quand même des arguments «travaillés».

"Bon, la réalité maintenant. Connais-tu des Vénézuéliens? Moi, si. Plusieurs même. L'un d'eux a aussi travaillé pour moi pendant plusieurs années. Ils ont quitté le Vénézuéla juste un peu avant le coup d'état. Visionnaires, il faut croire."

Ouf! Un vénézuélien! UN! En plus, il est parti avant le «coup d'état» et il a dû, par la suite, se ressourcer auprès de journaux «objectifs» tels que La Presse ou les Affaires ou encore auprès du «sieur St-Pierre».

Aussi, c'est sur que l'opposition contre Chàvez est partout! Tu peux pas recueillir 100% d'appuis, c'est la moindre de la logique! Les médias ont toutefois tendance à extrapoler cette opposition.

C'est juste que, bien entendu, la minorité frustrée après lui (la petite bourgeosie crasse), les «opprimé-e-s», c'est elle qui possède de nombreux médias télévisés ou journalistiques qui vont se faire un plaisir de mettre de l'avant leurs petits intérêts lucratifs, en crachant notamment sur les politiques progressistes de Chàvez telles que la nationalisation. Comme de fait, La Presse (exemple) va aller s'abreuver auprès de ces moyens de communications mensongers et avec joie, qui plus est!

En passant, Charest est loin d'avoir recueilli plusieurs appuis (30% des votants et des votantes aux dernières élections, à un taux de participation de 70%, à peu près, pour un total de moins du quart de la population [en âge de voter] qui a voté pour lui!) Est-ce qu'on en fait un drame? Est-ce qu'on crie à la dictature, au coup d'état? Beuh non! C'est à droite! C'est correct! Au lieu de ça, on va aller critiquer le gars à gauche en le traitant de dictateur alors que ça fait plusieurs fois qu'il a été élu par son peuple

Rappel comme ça: Pat Robinson, un évangéliste frustré états-unien, a quand même appelé au meurtre de Chàvez à la télévision! Son émission est écoutée par je ne sais trop combien d'américains et d'américaines!

La petite chaîne de télévision fermée au vénézuela «anti-démocratiquement», «qui a violé la liberté d'expression», semblerait-il qu'elle demandait la mort pure et simple de Chàvez. Un média qui appelait au meurtre de Charest au Québec, qu'est-ce que ça aurait fait?

«« RCTV est l'une des rares chaînes de TV privées »

C'est évidemment faux. D'après un rapport de juin 2006, la vaste majorité des grands médias vénézuéliens (Chaînes TV, stations de radio et journaux) sont entre les mains de propriétaires privés. En ce qui concerne la télévision, 90% du marché est contrôlé par quatre compagnies : RCTV, Globovision, Televen et Venevision. Le propriétaire de RCTV, Marcel Garnier, possède également 40 chaînes de télévisions locales à travers le pays. 79 des 81 chaînes de télévisions sont privées. La situation est sensiblement la même en ce qui concerne les autres médias : 706 des 709 radios et tous les journaux sont privés. »

trouvé sur : http://www.lariposte.com/spip.php?article866

Bref... Mon cher Jacques, tu es comme tous les droitistes que j'ai rencontré-e-s: condescendant avec la gauche (tous et toutes de hippies drogué-e-s qui sont sur le «weed» ou des pauvres ignards et ignardes sur le chômage) et étoffant ton discours avec les plus beaux sophismes.

Ah... viva la derecha!

Louis-P.
 
@ Louis-Philippe

Je ne répondrai pas à tout, ce serait trop long. Je dirai simplement que les gens auxquels je faisais référence qui viennent du Vénézuéla ne faisaient pas que "se ressourcer auprès de journaux objectifs". Et ils sont plusieurs, vous avez ignoré mes "s". Un seul a travaillé pour moi, c'est vrai, mais j'en connais, et en cotoie, plusieurs. Et plusieurs autres Sud-américains de pays limitrophes également.

Ils me rapportent plutôt leurs conversations avec de la famille restée là-bas. Avec des proches qui subissent, en direct, ce régime. Et ils ne sont pas tendres. Ils y retournent, même, parfois, même s'ils se sont fait confisquer leur entreprise une fois partis. Un grand chef ce Chavez? Un voleur de grand chemin, oui.

Ils ne sont pas, j'en conviens, complètement opprimés. Mais ils sentent l'étau se resserrer. Ils savent vers quoi leur pays se dirige, beaucoup mieux que tous les rêveurs marxistes qui vivent dans la ouate, ici. Ils ignorent même ces "grands débats" que nous pouvons avoir car, pour eux, ce qui compte vraiment, c'est l'avenir de leur pays et de leurs concitoyens qui ont trop longtemps souffert, de toutes les sortes de régimes. Et ils voient bien que cet idiot du village mondial qu'est Chavez aliène leur nation, qu'il les entraînent sur la pente glissante du totalitarisme, surtout avec ses associations plus que douteuses avec les islamistes et les communistes.

Et, plus que tout, ils voient leur pays devenir une île. Une île, isolée, avec, pour chef, un vieux barbu sénile, malade qui gueule comme un arriéré: CubaZuéla.
 
jacques saint-pierre said...

"Ils savent vers quoi leur pays se dirige, beaucoup mieux que tous les rêveurs marxistes qui vivent dans la ouate, ici."

Et toi tu le sais plus que nous seulement en écoutant l'opinion de quelques personnes parmi la population totale du Vénézuéla. Tu es digne de travailler pour Léger-Léger Marketing.

Évidemment, chaque chef d'État ne peut pas faire l'unanimité et Chavez n'y fait pas exception. Jacques, avant de baser tes arguments sur l'opinion de quelques personnes (dont certains ne venant même pas du Vénézuela) fait quelques recherches et tu verras que le peuple supporte Chavez.

Lorsque la CIA a supporté un coup d'état contre Chavez, c'est le peuple qui l'a renversé pour que Chavez reprenne le pouvoir.
 
Bon, je constate que les échanges sont à sens unique ici et que les dictateurs ont la cote. Convaincre de tels individus est impossible, bien sûr.

En fait, n'importe qui ou n'importe quoi qui s'opposera aux USA ou à Israël méritera la palme d'or en ce lieu rouge... J'imagine que vous faisiez partie des hurluberlus qui applaudissaient à tout rompre un certain matin du 11 septembre. Allez, avouez, vous étiez contents. L'odeur du sang a dû vous enivrer.

Étonnant. Quand on sait que la technologie même que vous utilisez, que les "experts" que vous citez, que les concepts "humanitaires" et "environnementalistes" que vous prêchez sont tous, pratiquement sans exception, issus justement des USA. Que la liberté que vous utilisez à si mauvais escient est justement protégée par le soldat israélien qui est le rempart de l'Occident contre les intégristes.
 
« Quand on sait que la technologie même que vous utilisez, que les "experts" que vous citez, que les concepts "humanitaires" et "environnementalistes" que vous prêchez sont tous, pratiquement sans exception, issus justement des USA. »

Ces concepts viennent plus souvent d'Europe et d'Asie et les grands médias de masse occidentaux se les approprient et en font la promotion. Ainsi, ces mêmes médias font croirent n'importe quoi à la population. D'ailleurs, ça me fait penser à un article sur la Droite et les médias de masse... À suivre mon Jacques!
 
@ Sylvain G.

Merci de ton bon commentaire concernant mon blogue!
 
Soldats israéliens rempart contre les intégristes!

As-tu d'autres stupidités du même genre à dire St-Pierre?

Ces soldats sont vraiment des remparts de l'intégrisme quand ils protègent et soutiennent les colons juifs extrémistes qui attaquent et brutalisent les Palestiniens!

Quant au sens unique, tu en es le champion numéro 1 avec tes commentaires bidon.

Alex
 
"Rappel comme ça: Pat Robinson, un évangéliste frustré états-unien, a quand même appelé au meurtre de Chàvez à la télévision! Son émission est écoutée par je ne sais trop combien d'américains et d'américaines!"

-Plus de 82 millions d'américains membres de l'église évangéliste. Je vous conseille fortement le visionnement de "Jesus Camp" disponible sur internet. Ça en dit long sur cette secte qui s'est transportée dans ma région, Lanaudière. Et oui! L'église évangéliste est en pleine expansion au Québec! Dans leur camp "Jesus Camp", ils parlent de faire des enfnats des futurs martyrs comme les "islamistes radicaux". Bon film!


" Jacques Saint-Pierre a dit...

@ Louis-Philippe

Je ne répondrai pas à tout, ce serait trop long. Je dirai simplement que les gens auxquels je faisais référence qui viennent du Vénézuéla ne faisaient pas que "se ressourcer auprès de journaux objectifs". Et ils sont plusieurs, vous avez ignoré mes "s". Un seul a travaillé pour moi, c'est vrai, mais j'en connais, et en cotoie, plusieurs. Et plusieurs autres Sud-américains de pays limitrophes également."

-Ils sont tout de même minoritaires et ne représentent pas la majorité nécessaire pour gagner des élections, dommage!


"Ils me rapportent plutôt leurs conversations avec de la famille restée là-bas. Avec des proches qui subissent, en direct, ce régime. Et ils ne sont pas tendres. Ils y retournent, même, parfois, même s'ils se sont fait confisquer leur entreprise une fois partis. Un grand chef ce Chavez? Un voleur de grand chemin, oui."

-Un grand chef effectivement et le grand chemin représente sûrement selon toi les minoritaires méritants, rien à rajouter!


"Ils ne sont pas, j'en conviens, complètement opprimés. Mais ils sentent l'étau se resserrer. Ils savent vers quoi leur pays se dirige, beaucoup mieux que tous les rêveurs marxistes qui vivent dans la ouate, ici. Ils ignorent même ces "grands débats" que nous pouvons avoir car, pour eux, ce qui compte vraiment, c'est l'avenir de leur pays et de leurs concitoyens qui ont trop longtemps souffert, de toutes les sortes de régimes. Et ils voient bien que cet idiot du village mondial qu'est Chavez aliène leur nation, qu'il les entraînent sur la pente glissante du totalitarisme, surtout avec ses associations plus que douteuses avec les islamistes et les communistes."

-Les états communistes n,ont existé que sur le canal-D et historia. Leurs concitoyens furent orrpimés par la droite Saint-Pierre, ceux que tu défends depuis le début du débat. Je critique parcontre aussi les liens qu'il se fait auprès des fondamentalistes islamistes, mais je crois plutôt qu'il se cherche un soutient, comme l'avait fait Castro avec dédain auprès de Moscou. Quand l'étau criminel militaire américain se resserre autours d'elles, les révolutions sont parfois sujètes à se trouver un allié questionnable, mais nécessaire.


"Et, plus que tout, ils voient leur pays devenir une île. Une île, isolée, avec, pour chef, un vieux barbu sénile, malade qui gueule comme un arriéré: CubaZuéla."

-Faux, les alliés se multiplient en Amérique du sud et les républiques de bananes américaines, les dits pays satellites, sont sur le point de flancher à gauche eux aussi. Tu oublies la Bolivie, l'équateur, le Nicaragua et bien d'autres. Toutes celles à droite, sont sous contrôl américain, El Salvador, Colombie, etc... Menteur.



" Jacques Saint-Pierre a dit...

Bon, je constate que les échanges sont à sens unique ici et que les dictateurs ont la cote. Convaincre de tels individus est impossible, bien sûr. "

-J'aimerais te souligner que tu es le négationiste ici. Tu es à peu près le seul sens unique dans la place. Tes soit-disants arguments vont à contre-sens de la réalité et diffèrent totalement des faits. Tu ments sans cesse. Quand on voit les marrées humaines et fières derrière Chavez, on ne peut que constater, mais tu nies en te basant sur des dires bourgeois qui ne forment même pas 10% dans ce pays. Je te rappelle que les 5000 manifestants contre le non-renouvellement de RCTV, étaient issus de la bourgeoisie qui fait à peu près 6% même pas de la population. Elle est fâchée de perdre ses privilèges (sur le dos du peuple, rappellons-le). finalement, tu me fais penseau groupe négationiste des changements climatiques, curieusement, ils sont payés par ExxonMobile.

"En fait, n'importe qui ou n'importe quoi qui s'opposera aux USA ou à Israël méritera la palme d'or en ce lieu rouge... J'imagine que vous faisiez partie des hurluberlus qui applaudissaient à tout rompre un certain matin du 11 septembre. Allez, avouez, vous étiez contents. L'odeur du sang a dû vous enivrer."

-Quiconque nie les crimes des criminels sachant qu'ils sont réels est un complice selon moi, ce qui fait de toi le roi des complices. Pour le 11 septembre, tu es fou. Je n'ai pas pleuré, mais pas loin. Un pays peut-être prêt à sacrifier ses propres citoyens pour aller faire la guerre (tuant d'autres citoyens), une guerre crissement payante pour la bourgeoisie encore une fois. Le complex-militaro-industriel (celui que Eisenhower dénonça à sa démission), s'est partagé pas moins de 710 milliards l'an dernier seulement, "gang" de méritants tu vas dire? C'est triste! Parcontre, je ne dirai pas qu'ils étaient tou(te)s innocents, quand on vote pendant des siècles pour faire la guerre ailleurs et tuer des gens à l'étranger, il arrive qu'une goûte de justice nous tombe dessus.

"Étonnant. Quand on sait que la technologie même que vous utilisez, que les "experts" que vous citez, que les concepts "humanitaires" et "environnementalistes" que vous prêchez sont tous, pratiquement sans exception, issus justement des USA. Que la liberté que vous utilisez à si mauvais escient est justement protégée par le soldat israélien qui est le rempart de l'Occident contre les intégristes."

-C'est de la fausse liberté et nous le constatons à chaque répression. Cindy Shehan a reçu des menaces de mort par les fanatiques et complices du gouvernement Bush. En Israël, quiconque conteste le gouvernement... Et les libertés dont tu parles sont entre autre, le droit d'envahir, de piller, d'imposer des dictateurs etc... Ça a même été jusqu'à lancer des bombes atomiques.

Bravo encore mon Saint-Pierre pour cette belle performance!
 
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